Billet de blog 11 octobre 2010

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Un essai... sur deux phrases

 Un beau jour - oui, c’était un beau jour - on m’a libéré sans crier gare.

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Un beau jour - oui, c’était un beau jour - on m’a libéré sans crier gare.


Belle journée - oui, vraiment belle journée - pour sortir un peu, m’a dit, sans hausser le ton, le chef de gare.
Journée - oui, ensoleillée - pour quitter le train-train, pour mettre le bruyant quotidien en sourdine.
Oui! Soleil et chemin de fer à crémaillère pour grimper dans le silence.
Soleils ardents montant dans le ciel qui tremble, muet, au-dessus des neiges éternelles.
Ardents désirs d’écrire. Cotonneux univers des nuages, paradis troublant de la page blanche...
Désir mort, soudain. Dessiner? Alors des montagnes de très vieux livres, vides et noirs.
Mort (haut lieu des cauchemars). Subite, attendue. Subie.

En haut lieu, on estimait que j’avais assez payé.

Illustration 1

Les phrases en italique gras sont, copiées au hasard, les deux premières de La métamorphose des cloportes d’Alphonse Boudard (Librairie Plon, puis La Table ronde, 1962).

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