Mots d’automne monotones
L’automne est bien arrivé!
Nos belles feuilles de papier
Sont redevenues feuilles mortes
Les branches aux quelles on se raccroche
Comme des points de suspension
Ou sur la portée quelques croches
Pour remplacer les hirondelles
Tiennent encore le crayon
Alors, écrire? mais sur quoi?
Sur les nuages? Sur les toits?
Sur les ailes des oiseaux lune
Ô oiseau prête moi ta plume
Pour écrire un mot plein de flamme
Au corsage des jolies femmes
Ou bien dans le creux de la main?
Ou sur le givre du matin?
Du pont de notre bateau ivre
Jetons l’encre et lançons la ligne
Gardons le cap et galèrons
Et pour remplacer l’aviron
Prenons nos rames de papier
On peut aussi si l’on veut graver
Quelque flèche en un joli coeur
Sur le tronc d’un arbre effeuillé
Comme des signes pré-curseurs
Graver des mots dans sa mémoire
Laisser après nous quelques traces
Comme des baves d’escargots
En attendant la feuillaison
Il ne reste plus que l’écran
Où nos pauvres lettres s’inscrivent
Une à une, à la dérive...
Machine à écrire, carcan!