Tout académicien vous le dira, les figures de style sont dangereuses. Par exemple l'allitération : répétition de consonnes destinées à être détectées par le lecteur, cette beste en tutu rose danse sur le garde-fou qui sépare le compréhensible du pur galimatias, l'élégant du grotesque.
Six cornichons nichant en corniche chantant en corps face à six psittacidés perchés postillonnant des psaumes, c'est le jour et la nuit.
Seuls les maîtres s'y risquent. La plupart du temps, on dérive vers le surréalisme, de la poésie ébouriffée, de la vaste blague à deux balles comme avec mon exemple ci-dessus. Aussi, lorsqu'au détour d'une page vous saute aux yeux une allitération subtile, déposée en fine couche sur une phrase dont le sens est naturellement clair, et qu'elle renforce par son effet bienvenu, il faut applaudir. Enfin, quand l'allitération est dans le titre, qu'elle colore le texte qui suit, et qu'aucune phrase de ce dernier ne vient la contredire, c'est un petit miracle.
« Les relais se transmettent de la façon la plus inimaginable et ceux qui en bénéficient sont souvent ceux qu’on attend le moins au portique. » Ainsi commence l'histoire étonnante d'un savoir très utile, mais confidentiel, dont rien ne laissait prévoir qu'il n'allait pas finir oublié. La suite est ici ; regardez le titre et amusez-vous.