Compte rendu du CA du 23 octobre 2010
Aux adhérents, aux futurs adhérents, à ceux qui ne le sont plus, et à ceux qui ne le seront "jamais".
Nous avons convié au CA à la fois les administrateurs et aussi les adhérents parce que faire se rencontrer en vrai les abonnés de Médiapart reste une de nos priorités. L'administratif au service du collectif nous semblant ainsi bien à sa place.
Nous nous sommes interrogés sur le sens à donner à notre association alors que de toute évidence l'augmentation du nombre des abonnés est liée à la politique éditoriale du journal.
Nous nous sommes posés la question des priorités de notre association, des objectifs concrets qui rassemblent un moment les énergies éparses autour d'une volonté de convivialité et d'échange avec pour centre notre envie de comprendre Médiapart comme le lieu de rencontre possible entre différents courants d'expression de l'opposition et d'autre part, notre envie d'encourager, voire de favoriser tout ce qui peut tirer la participation des abonnés dans un sens d'éducation populaire.
Nous étions six pour ce CA. Notre association ne bat ni de l'aile ni du tambour.
A la suite d'une dizaine d'adhésions et de trois démissions nous sommes actuellement 26 adhérents.
Buoux, bilan et perspectives.
Le premier point à l'ordre du jour était le bilan de Buoux, avec ses points forts :
L'enthousiasme des abonnés à se retrouver, à échanger en direct, à mettre des visages sur des noms, à découvrir ce petit quelque chose qui fait que nous sommes les uns et les autres abonnés de Médiapart mais découvrir en même temps que nous nous sommes abonnés les uns et les autres pour des raisons très diverses.
La rencontre entre des militants des Droits de l'Homme, des représentants d'Attac, des Universités Populaires qui ont pu entrevoir dans Médiapart la possibilité de renouer avec une expression plurielle telle qu'elle se vivait il y a quelques années dans des journaux locaux.
Et avec ses questions : Comment poursuivre ces rencontres avec les difficultés que nous avons eues à gérer : inscription de la majorité des abonnés "à la dernière minute" alors que les structures qui nous accueillent réclament des chiffres prévisionnels des semaines à l'avance, comment mettre en place la lente mobilisation qui conduit à la participation des militants locaux, comment trouver des locaux à la fois assez grands et pas trop coûteux, comment choisir un thème longtemps à l'avance, trouver des intervenants (à la fois journalistes de Médiapart et à la fois extérieurs) avec de telles incertitudes quant au nombre de participants et au budget engagé, etc…
L'idéal serait que chaque région soit à tour de rôle organisatrice de ces rencontres et nous lançons dès maintenant un appel dans ce sens. Concrètement il semble qu'en 2011, c'est encore dans le Sud que nous soyons les plus en mesure de renouveler une rencontre annuelle des abonnés. Notre appel concerne donc une rencontre 2012.
Adhésions et démissions.
Nous constatons une fois de plus qu'une association à laquelle les abonnés adhèrent est une association qui agit et qui propose.
Les démissions nous interrogent. Nous n'avons évidemment pas à juger des raisons qui conduisent des adhérents à démissionner. C'est cependant une occasion pour nous de nous interroger sur nos raisons d'exister. Notre soutien à Médiapart est en effet le soutien à un projet de journal indépendant des pressions financières et politiques accueillant l'expression de toutes les sensibilités politiques d'opposition au gouvernement actuel. Notre soutien n'est pas un soutien conditionnel qui est remis en question à chaque article publié, nous ne sommes pas une association de consommateurs. Que serait un journal qui ne serait qu'une bande de copains, à quoi servirait une information qui n'aurait qu'à brosser le client dans le sens du poil ? Si nous avons un jugement c'est sur le long terme d'une politique éditoriale. Notre soutien n'est pas davantage adhésion à tout ce qui est écrit dans ce journal et aucun d'entre nous ne se sent obligé de soutenir telle ou telle position du journal, tel ou tel article.
Nous ne sommes pas dans la tolérance, mais dans l'intérêt pour la différence.
Médiapart nous paraît offrir les conditions de cette cohabitation/confrontation des différences qui permet de creuser plutôt que de barricader.
Un tour de table sur la question du comptage a révélé à quel point nous avions des points de vue différents sur cette question : maladresse pour les uns, erreur pour les autres, acceptation de la réalité même lorsqu'elle dérange plutôt que de n'en sélectionner que la part qui illustre nos convictions, mobilisation sur des rêves plutôt que de se coltiner le réel. C'est parce que nous regardons la réalité que nous trouvons les moyens de la transformer. Nous ne sommes d'accord que sur un seul point : nous n'attendons pas de Médiapart qu'il soit un parti politique, ni un journal de propagande.
Une autre démission nous semble exprimer le refus de ne s'exprimer qu'en représentant d'une entité consensuelle et l'exigence répétée de s'exprimer en dehors des étiquettes. Nous entendons cette démission comme un appel à la vigilance mais notre association est tentative de faire évoluer les comportements vers une interaction plus appuyée entre l'individuel et le collectif.
Projet dans le club.
Toujours avec l'envie d'encourager ou de développer tout ce qui nous semble agir dans le sens d'une éducation populaire (comprise comme une éducation mutuelle ) deux projets ont été proposés qui reprennent des pratiques que certains ont déjà expérimentées à titre individuel dans les colonnes du club.
Une rubrique mensuelle "coup de coeur" réalisée collectivement (le fonctionnement de l'édition Collectif Camédia le permet) avec pour objectif d'améliorer la visibilité de certains billets ou de certains commentaires, de les mettre en lien avec d'autres de façon à multiplier les entrées dans le sujet (chacun y entre avec ses propres références, ses propres mots, ses propres images, sa propre histoire). Fantie B. pratique cela très régulièrement et cela nous paraît de nature à nourrir des approfondissements.
Une rubrique mensuelle à partir d'un mot, d'un thème ( le peuple - Y-a pas d'argent - le mouvement ouvrier -l'engagement - l'esprit colonial etc…) L'objectif étant non de définir la notion mais de permettre de faire le tour des représentations liées à cette notion. Marielle Billy a animé ainsi une réflexion sur "la lutte des classes" qui revitalise tout à coup cette notion un peu rigidifiée dans les représentations courantes.
Assemblée Générale de CAMédia
L'assemblée générale est fixée au 19 mars 2011 à Paris.