Christian Rouaud: « Effaré par la façon dont les médias ont rendu compte de la manifestation contre l'aéroport de ND des Landes à laquelle il se trouve que j'ai participé en compagnie d'une délégation du Larzac, je vous joins un récit que j'ai reçu, rédigé du point de vue des manifestants, et qui rend compte, grosso modo, de ce que nous avons vécu sur place. En ce qui concerne la réaction du gouvernement, on ne peut que constater avec tristesse que rien n'a changé depuis l'époque du Larzac: on agite les mêmes épouvantails, on tire les mêmes ficelles grossières pour discréditer le mouvement, avec la complicité d'une "presse", qui ne s'intéresse qu'à la fumée des lacrymos et aux vitrines brisées, (et ne se rend pas compte qu'elle creuse ainsi sa tombe parce que plus personne n'accorde crédit à sa quête sans fin du sensationnel à trois sous). Il est quand même pitoyable de voir JM Ayrault et Manuel Vals utiliser la même tactique que leurs homologues d'il y a 40 ans: tenter de couper les paysans en lutte de leur soutien en accusant celui-ci d'être un ramassis d'anarchistes violents. C'est ridicule, voué à l'échec, et s'ajoute aux désillusions quotidiennes qu'ils nous infligent.
Puisqu'on ne peut plus compter sur l'élection prochaine de François Mitterrand pour voir abroger ce projet inutile, dispendieux et dévastateur de ND des Landes....
... on ne peut que poursuivre la lutte ensemble, de façon "violemment non-violente", comme disait Lanza Del Vasto sur le Larzac en 1973. »
C’est ce qu’écrit le cinéaste Christian Rouaud, réalisateur des inoubliables « Tous au Larzac », « Lip, L’Imagination au Pouvoir », « Avec Dédé ». Il nous a autorisés à diffuser son point de vue et communiqué le texte qui suit, présentant le récit collectif de manifestants anonymes, présents lors de la manifestation du 22 février 2014 à Nantes, contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes.
22 février - Contre-feu face à la dévastation médiatique.
Récit et analyse collective de la manifestation anti-aéroport
"Nous sommes des voix anonymes de cette manifestation. Nous n'accepterons pas que les mots pré-mâchés des médias nous volent la mémoire de cette
journée. Nous ne succomberons pas aux pressions et aux mensonges de politiciens qui veulent juste nous diviser et rêvent de nous voir disparaître. A nous d'écrire notre histoire. Voici une collecte de récits et ressentis de cette journée. On vous appelle à les diffuser et à faire de même."
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