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Billet de blog 11 janvier 2011

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Jocelyne Lemaire Darnaud, Moi la finance et le développement durable ... Compte rendu de soirée .

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CAMédia a été partenaire de cette soirée du 3 décembreorganisée à Reims autour du film de Jocelyne Lemaire Darnaud,Moi la finance et le développement durable. Une soixantaine de personnes présentes avait affronté le froid hivernal ce soir-là, pour aborder un thème encore peu évoqué, si ce n’est très récemment à travers l’appel très médiatisé de Cantona, à savoir, comment le simple citoyen peut-il agir sur le système financier pour l’amener à utiliser sesplacements de façon responsable ?

La question soulevée à travers ce film est celle de la transparence financière .Que signifie placer de l’argent sur un livret de développement durable ? Y-a-t-il réellement des Investissements Socialement Responsables ? Le film nous fournit quelques ébauches de réponses et quelques pistes à travers les interviews de personnes qui tentent de suivre une autre logique que celle de la stricte rentabilité, comme N.Reille, une religieuse qui a créé en 1983 le premier fond de placement éthique sur des critères sociaux, ou encore, J.Blanc , Président de la NEF, société coopérative de financements solidaires. Mais on comprend que l’essentiel reste à construire et que l’usager serait en droit d’exiger une forme de traçabilité de ses placements qu’il s’agisse de ses comptes bancaires ou de son assurance vie pour éviter qu’ils ne servent des projets dévastateurs pour l’homme ou la planète, dénoncés par Amnesty International. En effet, dès 2006, Amnesty international France s’est engagée dans une action de lobbying ciblant les plus grands groupes bancaires et financiers français afin qu’ils adoptent une politique de non financement des producteurs de mines antipersonnel (interdites par la convention d’Ottawa de1997) et d’armes à sous-munitions (interdites par la convention d’Oslo de 2008).En France, l’action d’Amnesty international a permis que le financement des bombes à sous munition soit désormais interdit.

Rôle des associations, du consommateur, des hommes politiques, des médias dans l’exigence de transparence (C.Mausson dans un article de Libération des 24/25/26 décembre souligne le flou de la terminologie concernant les placements dits éthiques), autant de thèmes qui ont été abordés ce soir-là autour des représentants d’Amnesty International , des Amis de la Terre et d’Europe Ecologie. Alors, ce film participe-t-il à une « catharsis collective vite effacée » comme l’appel au bankrun de Cantona ? Ce serait « mésestimer le sentiment populaire « de l’avis de la journaliste de Libération, N.Raulin, pour qui la question de l’éthique financière est mise à la portée du citoyen lambda, ce qui n’est pas le poindre des mérites. « En fait, ce n'est évidemment pas cela qui est en jeu, avec la sortie de Cantona. Si elle a pris une aussi grande importance, si elle est devenue aussi populaire, c'est qu'elle agit comme un formidable révélateur de la colère que beaucoup de populations ressentent contre les banques, contre le rôle qu'elles ont joué dans la crise récente, contre la protection dont elles ont bénéficié de la part des pouvoirs publics. De la colère contre un monde qui est devenu fou à cause de la dérégulation de la finance » c’est ce qu’affirme aussi L.Mauduit sur son blog dans Médiapart.

D’autres soirées comme celle-là verront à nouveau le jour. CAMédia y participera, une autre façon, modeste, de s’engager.

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