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Voici (non sans retard) quelques extraits des interventions de Laurent Mauduit et d'Edwy Plenel lors du week-end de Buoux, les 25 et 26 septembre 2010.
Les extraits concernent principalement le sens donné par ses promoteurs à la création de Mediapart et à la place de ce journal dans le monde de l'information et du débat démocratique.
Rappelons que l'intervention de Laurent Mauduit portait principalement sur l'évolution de son regard sur les questions économiques, que l'intervention d'Edwy Plenel le dimanche matin portait sur l'affaire Bettencourt/Sarkozy et que l'on peut résumer son intervention du dimanche après-midi en disant : comment et pourquoi ne pas se contenter d'attendre 2012 ?
Le DVD de l'ensemble des interventions et des débats qui ont suivi peut être commandé (10€ port compris) en envoyant un chèque à l'adresse suivante : Serge Koulberg, association Camédia, chemin de Gardevieille, 84240 GRAMBOIS
Laurent Mauduit
Pour tous ceux qui lisent régulièrement ses articles, Laurent Mauduit apparaît d'abord comme un expert des questions économiques.
Mais les experts, explique-t-il dans son intervention, se trompent souvent, ils évoluent dans leurs points de vue, ils ne sont experts que dans certains domaines, ils n'occupent pas cette espèce d'espace neutre où la presse de grande diffusion les place, leurs propos éclairent les débats mais ils ne sont pas le débat, en aucun cas, ils ne remplacent le débat démocratique.
Courts extraits de cette intervention
Edwy Plenel
Nous sommes nombreux dans les colonnes de Mediapart à nous interroger lorsque les journalistes nous disent : ce sont les faits qui fabriquent l'opinion. Nous avons souvent l'impression que les faits sont utilisés comme support de confirmation des opinions. Qu'est-ce qui distingue l'événement qui ébranle une société, qui fait réfléchir et ces événements noyés dans un flux de nouvelles qui ne font que répéter indéfiniment le déjà dit pour souligner le déjà pensé.
Le matin, en l'absence de Fabrice Lhomme qui n'avait pu se déplacer ce dimanche, Edwy Plenel va d'abord répondre à cette interrogation avant d'aborder le contenu de l'affaire Bettencourt.
Pour s'interroger ensuite sur ce qui influence les opinions : notre application à convaincre, ou le dévoilement de certains faits ?
Pourquoi le gouvernement a-t-il pris le risque d'intervenir dans une affaire judiciaire privée en se plaçant au-dessus des lois ?
Comme Laurent Mauduit l'avait fait la veille, Edwy Plenel revient constamment sur ses propres motivations. Le monde est corrompu, l'adversité est violente, l'existence elle-même est problématique, où donc se trouve le moteur de l'action ? Pourquoi ne pas se contenter d'écrire le journal de l'actualité heureuse (selon la formule de Marcel Dassault à propos de son journal Jours de France)?
Dans notre imagerie politique, c'est souvent à l'opposition que nous attribuons le rôle majeur de créer de la réflexion, de la prise de conscience, de la vie démocratique. Or l'opposition attend le (ou la) messie de 2012. Faut-il attendre en rangs serrés derrière elle ?
La part des journalistes, la part des citoyens
Les débats ont été filmés par Fred Oberson. En voici également trois extraits en vidéo.