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Carnets d'Europe

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Billet de blog 31 mai 2009

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Mettre la culture au centre de toutes les réflexions...

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En cette année d’élections européennes, Carnets d'Europe a décidé de mettre l’accent sur l’Europe de la culture. Nous poursuivons nos enquêtes avec une interview d’Alain Lovato, sculpteur internationalement reconnu installé dans l'Ain, actuel président de la MAPRA et secrétaire générale de la Maison des Artistes. Merci à lui de bien avoir voulu répondre à nos questions.

Jérôme Triaud : selon vous, quel peut-être l’apport des artistes à un processus politique comme la construction européenne ?

Alain Lovato : Dans la construction européenne, l’artiste se sent bien sûr concerné, et ceci à deux niveaux. Tout d'abord, comme dans toutes les organisations humaines, la culture, donc l’artiste, a de fait sa place, et une place fondamentale. C’est ce qui fait d’ailleurs la différence avec les organisations du monde animal.

Ensuite, afin de définir les besoins d’un statut européen de sa condition, il est demandeur, et naturellement partie prenante dans son organisation.

[ndlr : tout sur la Convention européenne organisée en décembre 2008 par la Maison des Artistes au Centre Pompidou à Paris : http://www.conventioneuropennedesartsvisuels.eu]

JT : quel sens donneriez-vous à l’expression suivante : « Europe de la culture » ?

Alain Lovato : mettre la culture au centre de toutes les réflexions et dispositifs…

JT : en tant que président de la MAPRA, quelles sont les actions que vous avez inscrites dans une perspective résolument européenne ?

Alain Lovato : La MAPRA fait un travail de territoire, c’est à dire de proximité. Par des partenariats permanents actifs avec des structures représentatives d’artistes au niveau national et européen, elle inscrit son travail dans cette dynamique. Elle met en pratique l’indispensable complémentarité d’un travail de proximité et européen. De plus, en 1999, la MAPRA avec 3 autres associations de régions d’Europe, a créé l’ AF.ÉE / ARTS ASSOCIATIONS. FÉDÉRATION EUROPÉENNE : c'est un réseau de circulation d’informations au service des artistes..

Au niveau national et européen, la MAPRA participe aux travaux dans le cadre de la MDA et de l’Europe. Son président est secrétaire général de la MDA.

JT : depuis une quinzaine d’années, on assiste à des phénomènes contradictoires : l’ouverture des frontières des politiques culturelles à la création artistique européenne, et une volonté de protéger les identités culturelles. En tant qu’artiste, comment vous situez vous dans ces processus complexes ?

Alain Lovato : ce n’est pas antinomique, bien au contraire. Nous croyons fermement, à la fois, dans une ouverture maximum et indispensable mais qui vient en « confrontation » interactive et créatrice avec la création d’artistes travaillant en région (différentes régions d'Europe et du monde). C’est une question de prise en compte sans discrimination basée uniquement sur la pertinence et la qualité de l’œuvre et non sur sa provenance géographique. Ce ne sont pas les artistes qui ont des problèmes avec ça, mais certains décideurs, en particulier en France, institutionnels.

Le créateur est dans l’universalité, mais peut-être évidemment très local (dans chaque partie de l’Europe et du monde ) dans la diffusion de son œuvre ...

JT : pour paraphraser Montesquieu, comment peut-on être « artiste européen » ?

Alain Lovato : en étant tout simplement un artiste curieux de tout et de tous et ouvert…

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