
En 2012, aux portes de Marseille, la deuxième ville de France, le Parc national des Calanques sera le premier parc national péri-urbain d'Europe. Il englobe un patrimoine d'une richesse exceptionnelle qui suscite les passions et les convoitises.

La crainte du milieu associatif, à l'initiative du projet, est de voir « les territoires grignotés par les clientélismes ». À la veille d'une rafale d'élections nationales (présidentielle, législatives), puis locales (municipales), les élus sauront-ils résister aux pressions des professionnels et spéculateurs de tout bord ? On comprend que les représentants associatifs, « soutenus par les 2/3 de la population marseillaise », sont pressés de voir aboutir la création du parc national péri-urbain, comme ils l'ont fait savoir à Marseille, à la veille du lancement de l'enquête d'utilité publique. Samedi 15 octobre 2011, au rythme joyeux et énergique de la samba brésilienne du groupe Cascara, pas moins d'une centaine de personnes favorables à la création « sans tarder » du Parc national des Calanques, ont descendu la Canebière en direction du Vieux Port.
Les présidents et membres des conseils d'administration d'une douzaine d'associations, et non des moindres*, et des élus comme Sébastien Barles, porte-parole d'Europe Écologie / Les Verts, ont eu bien du mérite à répondre à l'appel de Victor Hugo Espinoza, le président d'Ecoforum.... En cette belle journée d'été indien, beaucoup de ces manifestants auraient sans doute préféré barboter en famille au bord de la grande bleue, toute proche ! Mais le devoir avant tout ! Tous ont exprimé « la crainte de voir les territoires grignotés pour satisfaire les clientélismes » et appelé les citoyens « à devenir acteurs de la création du Parc national des Calanques en participant à l'enquête d'utilité publique, qui débute ce lundi 17 octobre ». Pendant un mois, tout le monde pourra donner son avis dans les communes de Marseille, Cassis, La Ciotat, La Penne sur Huveaune, Carnoux en Provence, Ceyreste, Roquefort la Bédoule. Le dossier est en accessible en ligne sur le site internet de la préfecture des Bouches-du-Rhône : http://bouches-du-rhone.pref.gouv.fr
Tout au long du parcours, les Marseillais de toutes conditions sociales ont manifesté leur intérêt et leur sympathie au cortège, n'hésitant pas à envahir les voies du tramway (voir photos). C'est un beau succès pour les assocations qui se battent pour la reconnaissance du site depuis... 1923, année où fut créé par des habitant le "Comité de Défense des Calanques". Cerise sur le gâteau, les Marseillais vont créer le premier parc national péri-urbain d'Europe. Une nouvelle qui réjouit particulièrement la présidente de l'Union Calanques Littoral, Madeleine Barbier qui défilait avec son association, et son époux le professeur Bernard Barbier, vice-président du Comité Européen Marseille.
*WWF France, Collectif pour un Parc National des Calanques, Union Calanques Littoral, Collectif La Ciotat Cœur de Parc, CoLLecT-IF, Amicale de Vaufrèges, ANP, Association pour la Promotion du Naturisme en Liberté (APNEL ), Fédération Française de Naturisme (FFN), Maison de l’Ecologie de Provence, Collectif de Défense de l'Environnement du 9/10 Marseille, Maison de l'Écologie de Provence...

Victor-Hugo Espinoza, président d'Ecoforum

Avec un macaron vert, Sébastien Barles (Europe Écologie / Les Verts)

La samba joyeuse et énergique des percusionnistes de Cascara

Marseille-La Ciotat : même combat !

L'intérêt des Marseillais pour la protection de leurs calanques ne s'est pas démenti.

Toutes les catégories sociales se sentent concernées

Les motards de la police, impécablement alignés, semblent fermer le cortège (un autre défilé se prépare).
Eux aussi sans doute, avec leurs familles, auraient aimé profiter de cette belle journée, au bord de l'eau...dans une calanque.