« C’est un escroc ! » s’est écrié Michel Sapin au micro de RTL en fin de semaine dernière.
Escroc. Littéralement, selon le Grand Robert et le TILF, celui qui a l’habitude d’escroquer.
Escroquer : pour le dictionnaire étymologique Bloch et Wartburg, mot emprunté (1642) à l’italien scroccare, qui signifie décrocher, détacher ce qui pend d’un croc, par extension s’approprier le bien d’autrui.
La définition contemporaine universelle donnée par le Grand Robert est : 1) tirer quelque chose de quelqu’un par fourberie, par manœuvres frauduleuses ; 2) soustraire quelque chose par fourberie, dérober, extorquer, soutirer, s’approprier, attraper, tromper, voler.
Parlait-il de Bernard Tapie, qui compte de si nombreux amis dans les rangs du PS dont le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone ? Non, pas du tout.
Pensait-il à ses camarades socialistes ou présumés tels, Aquilino Morelle, Jean-Noël Guérini, Jérôme Cahuzac, Jean-Pierre Destrade, Gérard Dalongeville, Jean-Pierre Kucheida, Claude Pradille et bien d’autres encore — la liste, hélas, n’étant pas exhaustive ! — ? Encore moins.
Non, dans cette envolée lyrique et courroucée par laquelle il volait au secours de la finance, la défunte ennemie de feu le discours du Bourget, c’est de l’ex-trader (courtier financier en bon français) de la Société Générale, Jérôme Kerviel, dont il parlait en des termes si méprisants.
Certes le dit Kerviel n’est pas blanc comme neige et sa récente illumination à la seule vue du pape ne plaide pas non plus en sa faveur. Mais que le ministre des finances veuille, par cette insulte, faire croire que le dit Kerviel a agi seul, de son propre chef et sans l’ombre d’un contrôle hiérarchique de sa banque, voilà qui relève assurément de l’escroquerie…