Le 9 février 2016
Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche,
Cette année 2016 verra les cinquante ans de la disparition de Célestin Freinet (1896-1966), ce grand pédagogue qui a non seulement entraîné des dizaines de milliers d’instituteurs et d’institutrices pendant sa vie consacrée à l’éducation des enfants du peuple, mais également nourri les différentes instructions ministérielles – notamment celle de Jean Zay en 1938 [1] – et les programmes successifs de l’Éducation nationale.
Aujourd’hui, le journal scolaire, la correspondance nationale et internationale, l’écriture de textes, la recherche documentaire, l’entretien du matin… sont des pratiques courantes dans les écoles.
Aujourd’hui, dans les établissements publics, des professeurs de la maternelle au lycée enseignent avec la pédagogie Freinet.
Aujourd’hui, la Loi de Refondation de l’École préconise les « pratiques coopératives », les démarches et rythmes d’apprentissages personnalisés, les dispositifs démocratiques avec les instances représentatives des élèves. Quelques principes chers à la pédagogie Freinet se retrouvent dans l’Enseignement moral et civique [2] avec par exemple les démarches et les situations qui permettent l’exercice de la citoyenneté, de l’esprit critique et de la parole à l’école.
Cette année 2016 est particulière.
Des chercheurs, des universitaires, des enseignants organisent des colloques, des débats, des expositions pour célébrer les travaux de Célestin Freinet.
Des ouvrages sont publiés, des revues prévoient des éditions spéciales.
Des représentations théâtrales, des projections de films sillonnent les régions.
Madame la ministre, vous souhaitez que tous les enfants aient accès à l’excellence, aux connaissances et à la culture, les classes, les établissements qui pratiquent la pédagogie Freinet peuvent être pour vous des lieux d’observation et d’inspiration.
Alors juste cette question :
Que prévoit l’Éducation nationale pour célébrer les travaux de Célestin Freinet et rendre hommage à la ténacité de ses militants pédagogiques qui enseignent au quotidien dans ses écoles publiques et souvent dans celles qui sont le plus en difficulté ?
En espérant l’organisation d’un bel hommage à ce grand pédagogue, je vous prie de bien vouloir agréer, Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, l’expression de ma haute considération.
Catherine Chabrun
[1] Extraits et commentaires : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/46112
[2] Une lecture personnelle : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/44865.