Depuis plus de vingt ans je m’intéresse aux élections présidentielles. Celles-ci permettent mieux que toute autre de sonder les profondeurs du corps civique. En effet, la participation s'y révèle optimale ( quoiqu'en baisse ) et le système électoral biaise moins qu’ailleurs l'expression populaire. J’ai développé toutes sortes d’outils pour les aborder de manière quantitative, mais d’autres approches percent en filigrane dans mes travaux ; les plus porteuses me venant de brève initiation à l’histoire des religions…
Mon objectif initial n’était pas de décortiquer toutes sortes de problèmes techniques de sciences politiques, mais de faire une histoire de la France contemporaine. Assez puriste à mes débuts, j’ignorais sans scrupule les seconds tours des présidentielles, car je considérais l’expression du vote alors trop infléchie par la loi électorale. Bien entendu, les liens entre deux mobilisations espacées d’une quinzaine de jours ne pouvaient être négligés, et j’ai adapté mes outils à cette autre phase de l’enquête sociale.
En 2024, bien malgré moi, je n'ai pas pu faire l'impasse sur le cycle électoral de la dissolution, tant la couverture médiatique en était insatisfaisante. Certains signaux faibles ont alors été émis et des mouvements d'opinion se sont dégagés qui ont réactualisé utilement quelques connaissances. Sans mériter une publication sérieuse, ces consultations intermédiaires se prêtent bien à des articles ciblés, de circonstance. J'espère que d'autres contributeurs livreront des enseignements pertinents et bien documentés sur ces événements politiques ( sachant que j’exclue internet pour mes publications sur les présidentielles… Anticipées ou non ! ).
Au vu de mes tableurs et publications actuelles, ma fascination pour la France foisonnante et créative qui s’esquissait dans les sources d’époque semble s’être desséchée. Mon directeur de recherche avait relevé combien mon sujet d’étude me passionnait. Peut-être se demanderait-il comment j’ai pu m’égarer à ce point, ou verrait-il là un parcours classique de chercheur dépassé par sa recherche. Cette dérive tient principalement au fait de ne pas avoir pu m’appuyer sur des études quantitatives fiables en sciences politiques. Sans doute aurai-je un jour le temps d’achever et publier l’étude d’impact des mésusages des chiffres qui font actuellement autorité. A chaque étape de mes écrits, trop de notes de bas de page ont appelé des semaines, voire des mois de vérifications. Que d’années perdues…
J’appelle donc les bonnes volontés à contribuer à cette enquête sur la société française à travers les sources électorales. Chacun comprendra l’intérêt d’un meilleur diagnostic pour la conduite des campagnes électorales, la définition de programmes puis la mise en œuvre de politiques publiques. La charte éditoriale jointe expose les conditions de publication aux auteurs, tout en garantissant aux lecteurs la fiabilité des écrits.
J. Morel