Billet de blog 3 octobre 2013

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Septembre chilien, Bruno Muel, Théo Robichet, Valérie Mayoux

Sortie nationale (France) du 2 octobre 2013.  À l’occasion des quarante ans du coup d’État qui mit fin à l’expérience démocratique du socialisme de Salvador Allende au Chili, ressort sur les écrans de cinéma le Septembre chilien en complément de programme d’un autre documentaire intitulé Les Enfants des mille jours de Claudia Soto Mansilla et Jaco Bidermann.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sortie nationale (France) du 2 octobre 2013.

 À l’occasion des quarante ans du coup d’État qui mit fin à l’expérience démocratique du socialisme de Salvador Allende au Chili, ressort sur les écrans de cinéma le Septembre chilien en complément de programme d’un autre documentaire intitulé Les Enfants des mille jours de Claudia Soto Mansilla et Jaco Bidermann.

Illustration 1
Septembre chilien © ISKRA

Le 12 septembre 1973, Bruno Muel apprend par la radio française l’annonce du coup d’État. En tant que membre des groupes Medvedkine, partir au Chili pour filmer les événements en direct devient pour lui une évidence. Il part donc avec Théo Robichet et sans carte officielle de presse, ils réussissent tous deux à enregistrer sur pellicule la société chilienne de l’après coup d’État. Septembre chilien poursuit ainsi à sa manière le travail monumental réalisé par Patricio Guzman avec La Bataille du Chili. La réalisation est tout à fait distincte de celle de Guzman mais n’en possède pas moins une haute valeur historique. La dictature qui vient de s’installer pourrait paraître abstraite, mais considéré a posteriori, chaque image de ce documentaire se charge d’une intense émotion pour le spectateur de ce début de XXIe siècle qui n’est pas sans ignorer la terreur, les massacres, les disparitions perpétrés orchestrés par le pouvoir de Pinochet. Quelques semaines seulement après la destruction du palais présidentiel de la Moneda, il est déjà question de tortures, viols, massacres, exécutions. L’horreur se lit également sur les visages des personnes dans la rue attendant des nouvelles de leurs proches emprisonnés de force dans le stade national de la ville de Santiago. La parole ne se délivre ici qu’à huis clos, certains espérant à travers l’enregistrement de la caméra faire parvenir un témoignage du Chili vers l’extérieur qui contrebalancerait les mensonges éhontés transmis par l’armée chilienne aux médias étrangers.

Illustration 2
Septembre chilien © ISKRA

Dans la dernière partie du film, les obsèques de Pablo Neruda sont émouvantes : malgré la menace de mort omniprésente, de nombreux Chiliens osent chanter l’Internationale et divers slogans de l’Unité Populaire assassinée. Quarante ans plus tard, ce documentaire continue à faire sens pour le spectateur désireux de comprendre non seulement l’histoire chilienne mais un trauma pour l’histoire mondiale récente.

Documentaire

39 minutes. France, 1973.

Couleur

Langues originales : espagnol, français

Avec les voix (narrateurs) de : Simone Signoret, Pierre Santini, Pierre Kast, Roger Louis, Bruno Muel

Images : Bruno Muel

Montage : Valérie Mayoux

Son : Théo Robichet

Musique : Victor Jara

Production : Les Films 2001, Bruno Muel Production

Producteurs : François Chardeaux, Bruno Muel

Distributeur français : ISKRA

Festivals et Prix :

Festival de Leipzig 1073 : Colombe d’argent

Prix Jean Vigo 1974

Contact :

ISKRA (Distribution)
18, rue Henri Barbusse - B.P. 24
94111 Arcueil Cedex
Téléphone : +33 1 41 24 02 20
Fax : +33 1 41 24 07 77
E-mail : iskra@iskra.fr
Site web : www.iskra.fr

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