Billet de blog 2 juin 2022

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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« Clara sola » de Nathalie Álvarez Mesén

Dans une maison retirée près d'une forêt au Costa Rica, Clara, quarantenaire, vit avec sa famille qui voit en elle un être en marge capable de dialoguer avec la Vierge Marie et réaliser des miracles. Elle subit en même temps de la part de sa mère une répression religieuse très forte jusque dans son intimité.

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Sortie nationale (France) du 1er juin 2022 : Clara sola de Nathalie Álvarez Mesén

Révélé pour la première fois au festival de Cannes au sein de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs en 2021, Clara sola, premier long métrage de Nathalie Álvarez Mesén, s'inscrit dans un cinéma qui s'enracine localement avec des branches qui s'étendent vers des références universelles. Ainsi, le fait de situer le récit loin de la société costaricaine invite au récit métaphorique où le conservatisme religieux conduit à une intense répression contre les femmes au plus profond de leur corps qui en garde les stigmates. Il n'est pas anodin de savoir que le Costa Rica n'est pas un pays laïc et le catholicisme en est la religion officielle. Pour autant, ce n'est pas une radiographie de la société costaricaine qui est ici à l'œuvre mais plutôt une réflexion atemporelle et sans territoire spécifique pour évoquer la répression exercée contre les femmes.

Illustration 1
"Clara sola" de Nathalie Álvarez Mesén © Épicentre Films

L'intrigue construite sur un scénario de la suédo-costaricaine Nathalie Álvarez Mesen et de la colombienne Maria Camila Arias (cf. sa participation aux scénarios de Candelaria de Jhonny Hendrix, Les Oiseaux de passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra ainsi qu'Amores modernos de Matias Meyer) possède intrinsèquement une dimension qui dépasse le Costa Rica et reprend la structure de récit de Carrie de Brian De Palma adapté du roman de Stephen King, avec une répression religieuse très forte autour des interdits sexuels d'une jeune femme qui possède des pouvoirs miraculeux. Cependant, la dimension fantastique n'est pas explorée et encore moins l'horreur du roman original. En revanche, on retrouve bien ce cheminement d'une jeune femme marginalisée qui va peu à peu s'émanciper en découvrant sa propre sexualité et son rapport aux hommes.

Du milieu urbain de De Palma, on passe à un milieu où la nature est extrêmement présente à tel point que la protagoniste trouve une communion entière symbolisée à la fois par la sensualité de la mise en scène et l'envoûtante manière de filmer de la directrice de la photographie Sophie Winqvist (cf. l'image de Ouaga Girls de Theresa Traoré Dahlberg). La nature dans sa spontanéité élégiaque devient une ressource pour le personnage éponyme Clara de se ressourcer autant que de s'émanciper, pour au final découvrir sa véritable nature féminine qui lui avait été volée par le dogme figé du catholicisme.

L'interprète principale est une danseuse dont les mouvements dessinent avec subtilité le cheminement d'un être éprouvé par son entourage qui finit par révéler une figure de l'écoféminisme dans sa dimension émancipatrice. Un conte sensoriel féministe à la force cinématographique inspirée.

Clara sola
de Nathalie Álvarez Mesén
Fiction
106 minutes. Costa Rica, Suède, Belgique, Allemagne, USA, 2021.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : Wendy Chinchilla Araya (Clara), Daniel Castañeda Rincón (Santiago), Ana Julia Porras Espinoza (Maria), Flor María Vargas Chaves (Fresia)
Scénario : Maria Camila Arias, Nathalie Álvarez Mesen
Images : Sophie Winqvist Loggins
Montage : Marie-Hélène Dozo
Musique : Ruben De Gheselle
Son : Erick Vargas Williams, Valène Leroy, Charles De Ville, Aline Gavroy
Décors : Amparo Baeza
Production : Hobab (Suède)
Coproduction : Pacífica Grey (Costa Rica), Need Productions (Belgique), Laïdak Films (Allemagne), Resolve Media (USA)
Producteurs : Nima Yousefi, Alan McConnell
Producteur associé : Peter Krupenin
Coproducteurs : Marcelo Quesada Mena, Karina Avellan Troz, Ivan Zuber, Ivanna Kozak, Antoine Liétout, Géraldine Sprimont, Anne-Laure Guégan, Lisa Widén
Distributeur (France) : Épicentre Films
Ventes internationales : Luxbox
Contacts :
Production
Ventes à l’étranger
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6 rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris – France
T : +33 6 58 82 25 20
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