Billet de blog 4 mars 2016

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Une enquête sur le narco cinéma mexicain dans les pages de So Film

Dans le numéro 38 du magazine So Film disponible en kiosque depuis le 3 mars 2016, on trouve une enquête intitulée « Ça tourne chez les narcos » consacrée à un cinéma d’un genre méconnu dans les salles en France : le narco-film !

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
sofilm-38-narco1 © So Film

Le narcotrafic touche depuis plusieurs décennies déjà la plupart des pans de la société mexicaine qui se retrouve en conséquence au cœur d’un sanglant massacre. Les barons de la drogue se livrant une guerre sans merci entre eux et avec les différentes autorités locales, élues ou non, pour contrôler des territoires de plus en plus étendus, la société civile est alors impliquée à son corps défendant dans ce qui ressemble de plus en plus à une véritable guerre civile d’autant plus lorsque les divers gouvernements répondent par une politique sécuritaire belliciste où tout citoyen devient un coupable potentiel. Il s’ensuit des drames à répétitions, des kidnappings impliquant les narcos eux-mêmes et leurs alliés politiques dont ils financent leur campagne. C’est ainsi que l’on arrive au drame d’Ayotzinapa où 43 étudiants sont disparus en 2014. Le narco cinéma dont il est question ici dans le nouveau numéro de l’une des plus stimulantes et ardemment cinéphiles revues de cinéma qu’est So Film, est bien une réponse directe de ce contexte social. Cet article est le résultat d’une enquête menée par Mario P. Székely dans l'État de Tamaulipas (Mexique) où il interroge Delia Farizath, actrice de narcos films après avoir été kidnappée par les narcos à l’âge de 12 ans et à Los Angeles Jorge Farias, réalisateur de ce sous-genre.

Cet article apparaît également dans une actualité récente où Sean Penn s’est improvisé journaliste pour aller clandestinement interroger le 2 octobre 2015 Joaquín « El Chapo » Guzmán, l’un des chefs du narcotrafic les plus recherchés au Mexique. Les frontières entre cinéma et narcotrafic sont toujours actuellement très perméables des deux côtés du Rio Grande/Rio Bravo et l’enquête de So Film a pour mérite de rappeler l’existence de ce sous genre filmique tout droit venu d’un inframonde que l’on en retrouvera guère dans les festivals internationaux, mais avec lequel immanquablement le cinéma d’auteur mexicain dialogue implicitement pour offrir sa vision critique et réflexive.

Illustration 2
so-film-38 © So Film

Pour en savoir plus : http://www.sofilm.fr

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.