Billet de blog 13 mai 2025

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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"Transmitzvah" de Daniel Burman

Une célèbre chanteuse trans tente de renouer avec sa famille et la tradition juive en cherchant à réaliser sa « transmitzvah » après avoir avoir durant son adolescence refusé sa Bar Mitzvah.

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Illustration 1
Transmitzvah de Daniel Burman © OutPlay Films

Sortie nationale (France) du 14 mai 2025 : Transmitzvah de Daniel Burman

Le cinéaste argentin Daniel Burman trois décennies plus tôt a fait parti d'une nouvelle génération de cinéastes qui ont apporté un nouveau souffle au cinéma national moribond, avec un sang frais à l'égal de la Nouvelle Vague. D'ailleurs, son parcours pourrait être proche de celui de Truffaut pour son approche de thèmes autobiographiques avec un alter ego complice avec l'acteur Daniel Hendler au fil de films qui peuvent être l'équivalent d'un cycle Antoine Doisnel. C'est dans la continuité d'un cinéma bourgeois qui ne s'intéresse pas à la réalité sociale contemporaine que Daniel Burman s'est inscrit au fl de ses films finissant par perdre son public faute de questionner vraiment l'inscription sociale de ses personnages. Ses choix de mise en scène participent pleinement de cet état d'esprit.

Or, le cinéaste a été remis sur le devant de la scène en France il y a tout juste un an alors que son film Transmitzvah (2024) a pu être casé au festival de Cannes en projection sur la plage en portant un sujet singulier : la transidentité et la tradition yiddish au moment même où Audiard associait en compétition officielle transidentité et narcotrafiquant. D'ailleurs, les deux films ont en commun le goût pour la comédie musicale. En revanche, le scénario coécrit par Daniel Burman n'est guère inspirant faute d'un récit original en dehors de sa proposition initiale. La comédie musicale quant à elle s'arrête une fois passée l'introduction alors qu'elle était prometteuse.

Penélope Guerrero et Juan Minujín dans les rôles principaux se démènent réellement mais doivent faire face à l'indigence du scénario. Ce n'est donc pas parce qu'un cinéaste traite de la transidentité qu'il peut être moderne même si la démarche est sincèrement progressiste et inclusive.

Passé ces déceptions, Transmitzvah est aussi un témoignage d'un cinéma argentin assassiné par son actuel président, ce qui ne peut manquer d'émouvoir, surtout à l'heure également du retour de la transphobie prônée par des chefs d'État à l'humanité atrophiée. De même, Daniel Burman, sans avoir le talent de mise en scène de Jacques Audiard, est davantage respectueux des personnes réelles qu'il filme avec davantage d'humilité quant à la place de l'art dans les histoires de vie.

Illustration 2

Transmitzvah
de Daniel Burman
Fiction
100 minutes. Argentine, 2024.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : Penélope Guerrero (Mumy Singer), Juan Minujín (Eduardo), Alejandra Flechner (Miriam), Gustavo Bassani (Sergio), Alejandro Awada (Arón), Fernando Albizu (Freddy), Karina Bazán (Mirna), Carlos Belloso (Papadópolus), Milo Burgess-Webb (Rubén), Andrés Ciavaglia (Lucho), Damián Dreizik (Mario), Laura Insúa (Susy), Franco Quercia (Eduardo jeune), Carla Quevedo (Sandra), Agustín Scalise, Abián Vainstein, Nicolás Chávez, Itzik Cohen, Gonzalo Gerber, Tuli Laví, Matías Peccia, Nico Pink
Scénario : Daniel Burman, Ariel Gurevich
Images : Rodrigo Pulpeiro
Montage : Eliane Katz
Musique : Gabriel Chwojnik
Son : Jesica Suárez
Costumes : Roberta Pesci
Direction artistique : Daniel Gimelberg
Maquillage et coiffure : Alberto Moccia
Casting : Andrés Cuenca
Scripte : Gwenn Joyaux
Production : Laura Fernández Espeso, Javier Méndez
Production exécutive : Daniel Burman, Lucía Chavarri, Laura Fernández Espeso, Javier Méndez
Société de production : Oficina Burman
Distributeur (France) : OutPlay Films

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