Billet de blog 15 mai 2015

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Présence des cinémas d'Amérique latine à la Quinzaine des Réalisateurs

Les cinémas latino-américains sont cette année encore représentés dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs durant le festival de Cannes 2015. Édouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, présente chacun de ces rendez-vous.

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Les cinémas latino-américains sont cette année encore représentés dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs durant le festival de Cannes 2015. Édouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, présente chacun de ces rendez-vous.

Édouard Waintrop :

Le Chile Factory est un assemblage de courts métrages réalisés au Chili avec des équipes à double tête, c’est-à-dire deux réalisateurs dont un chilien et l’autre d’un autre pays du monde. Ces quatre films seront présentés en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs. Ils ont été tournés entre les mois de février et de mars derniers. Le Chile Factory fait suite à la Taipei Factory (Taïwan) en 2013 et à la Nordic Factory (Danemark) en 2014. Ainsi quatre jeunes cinéastes chiliens confrontent leur vision du cinéma avec quatre jeunes cinéastes d’autres pays. Cela donne des films tout à fait passionnants.

Parmi les courts métrages, le brésilien Quintal d’André Novais Oliveira est un film fou. Cette année, il y a beaucoup de films assez surréalistes au sein de la programmation de la Quinzaine des Réalisateurs. Quintal procède du réalisme magique. Avec peu d’effets, quelque chose de magique passe : c’est pour moi un film magique dans tous les sens du terme, où apparaît une grâce tout à fait particulière.

Le second court métrage latino est argentin : El pasado roto de Martín Morgenfeld et Sebastián Schjaer. C’est un film assez bouleversant sur deux post adolescents, une fille et un garçon. La fille vient d’accoucher et le garçon vient lui rendre visite. C’est un film sur la séparation entre les individus et ce qui est irrémédiable, même lorsque l’on a 18 ans.

Parmi les longs métrages, on a le film colombien bien fou de Ciro Guerra qui était à Cannes il y a quelques années dans la section Un certain regard avec son deuxième film Los Viajes del viento. Il revient donc à Cannes avec ce nouveau film qui s’intitule El abrazo de la serpiente. Ce film parle de magie puisqu’il est question d’un chaman indien d’Amazonie et de ses rencontres avec deux hommes blancs à deux périodes différentes du XXe siècle : un Allemand et peu avant la Seconde Guerre mondiale, un Américain. Ces deux hommes sont à la recherche d’une plante magique dont le chaman est censé détenir le secret. C’est l’occasion pour Ciro Guerra de parler du massacre de l’Amazonie, de la transformation de cette région du monde en arrière court de l’industrie mondiale.

Comme son nom l’indique, Allende mi abuelo Allende est un film familial réalisé par la petite-fille de Salvador Allende, Marcia Tambutti Allende. Elle a toujours été surprise de constater que l’on parle beaucoup de son grand-père au Chili comme à l’étranger, alors que dans la famille c’est un sujet tabou. Elle a donc cherché à savoir pourquoi et a découvert des secrets bien gardés qui ne le seront plus après la projection du film. C’est un documentaire extrêmement romanesque.

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