Billet de blog 16 avril 2014

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Tourisme, environnement et cinéma : Riviera Maya, un jeune festival de cinéma sur la mer des Caraïbes

Un nouveau festival de cinéma est apparu au Mexique en 2012 avec de nombreuses ambitions : le Riviera Maya Film Festival. En mars dernier, avait ainsi lieu la troisième édition de ce festival situé dans l’État du Quintana Roo au bord de la mer des Caraïbes dans la Péninsule du Yucatan au Mexique (lieux du festival : Cancún, Tulum, Puerto Morelos et Playa del Carmen).

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Un nouveau festival de cinéma est apparu au Mexique en 2012 avec de nombreuses ambitions : le Riviera Maya Film Festival. En mars dernier, avait ainsi lieu la troisième édition de ce festival situé dans l’État du Quintana Roo au bord de la mer des Caraïbes dans la Péninsule du Yucatan au Mexique (lieux du festival : Cancún, Tulum, Puerto Morelos et Playa del Carmen). Comme d’autres festivals associés au tourisme balnéaire (Cannes, Deauville pour n’en citer que deux connus en France), Riviera Maya a pour intérêt de présenter une programmation audacieuse (Maximiliano Cruz, Fernando del Razo et Michel Lipkes, les responsables de la programmation, sont également connu du cinéma indépendant mexicain) et des rencontres professionnelles afin de soutenir le cinéma en train de se faire. Pour en savoir un peu plus sur ce festival, Paula Chaurand, directrice du festival, a répondu aux questions suivantes.

Illustration 1
Paula Chaurand, directrice du festival Riviera Maya © Riviera Maya

Quel est le public du nouveau festival Riviera Maya ?

Paula Chaurand : Les festivaliers sont composées de touristes de la région ainsi que de la population du Quintana Roo où se trouvent d’importantes communautés d’Argentins, d’Italiens, etc. Les public vient du monde entier. La diversité de cette population du Quintana Roo nous a permis, je pense, de jouer sur la diversité enrichissante de la programmation. Celle-ci mélange cinéma commercial et cinéma d’auteur. Nous souhaitions ainsi toucher deux secteurs distincts de l’industrie cinématographique.

Riviera Maya devient-il une alternative à la difficile diffusion des films mexicains au Mexique ?

Tous les festivals ont comme responsabilité d’être une plateforme solide pour défendre les films programmés. En outre, les festivals permettent de développer le goût critique des spectateurs. Concernant Riviera Maya, nous sommes fiers de nous appuyer sur une programmation solide réunissant le meilleur du cinéma du monde et du Mexique. Travaillant conjointement avec d’autres festivals comme Morelia, Guadalajara, Guanajuato, le but est de poursuivre la diffusion de films que nous considérons comme les plus intéressants. Il s’agit alors d’offrir à ces films une véritable plateforme d’exposition.

Chose rare dans un festival, votre première édition comporte déjà un volet de rencontres professionnelles autour de projets de films : RivieraLAB.

En effet, nous y avons pensé dès l’origine du projet. Ainsi, Michel Lipkes s’est chargé d’établir la programmation conjointement à Sandra Gomez responsable des rencontres professionnelles. Nous sommes fiers de soutenir ainsi ce cinéma même si nous ignorions quelles en seraient les conséquences spécifiques pour les films. En outre, le travail de sélection des projets, réalisé par le comité dirigé par Sandra Gomez, est remarquable.

Illustration 2
Projection nocturne à Cancún © RMFF

Êtes-vous en relation avec d’autres festivals ?

Pour le moment non. Comme il s’agissait de notre première programmation, chacun attendait de voir quelle était notre proposition spécifique. Avec cette deuxième édition, nous pouvons seulement imaginer les relations que nous pouvons avons avoir avec d’autres festivals. Nous commençons ainsi à établir des liens avec le festival de San Sebastián qui présente beaucoup de films latino-américains. Notre lien avec l’IMCINE est en outre solide. Que nous recevions ainsi ce qui pourrait être considéré comme un parrainage de la part d’un tel festival est très encourageant quant à notre travail. Nous avons beaucoup de choses à apprendre ainsi des grands festivals.

Le forum de coproduction que vous avez mis en place privilégie-t-il les relations entre les pays d’Amérique latine ?

Évidemment il y a déjà de nombreux liens de coproductions entre les pays d’Amérique latine. Sandra Gomez et son équipe cherchent à élargir les professionnels au niveau extracontinental. Dès la première édition, nous avons reçu les travaux de 27 pays. S’il y a parmi eux une majorité de latino-américains, certains viennent d’Europe, du Canada et des États-Unis. Cela nous satisfait de réussir à franchir les frontières entre pays. En 2012, le nombre de projets latino-américains choisis n’a cessé d’augmenter : c’est encourageant puisque cela reflète l’augmentation de la qualité des œuvres.

Pouvez-vous me présenter les différentes sections du festival et ce qu’elles reflètent ?

Dans une section « grand public » nous présentons des films capables de toucher un plus large public dans les salles, qui n’auront pas de difficultés à trouver un distributeur et qui appartiennent déjà souvent à des majors. Nous équilibrons la programmation avec une section de « films d’auteurs » : ce sont parfois des premiers longs métrages de grand intérêt, certains ont déjà été programmés dans d’autres festivals. Nous avons également une autre section intitulée « planétaire » que nous avons envisagée dès le départ comme une programmation de films qui ont comme valeur commune le respect de l’autre, qu’il s’agisse de l’humanité comme de l’environnement. Cette section nous importe d’autant plus qu’elle fait partie dès le départ des intentions et de l’identité même du festival.

La section « plateforme mexicaine » a pour objectif de présenter les œuvres les plus intéressantes du cinéma mexicain.

Illustration 3
Projection nocturne à Playa del Carmen © RMFF

Quelles sont vos actions à l’année ?

En 2012, juste après notre première édition, nous avons été très occupés à synthétiser cette expérience et envisager ainsi ce que nous allions maintenir et renforcer. Nous n’avons pas pu avoir d’autres initiatives. En revanche, nous songeons à l’avenir créer de petites rencontres cinématographiques du cinéma qui nous tient à cœur dans plusieurs États du Mexique.

À l’origine Riviera Maya était portée par de multiples intentions et au fur et à mesure nous avons tenté du mieux que nous pouvions de les réaliser. Nous souhaitons créer et poursuivre l’idée d’une plateforme solide capable d’apporter un véritable appui aux films et que Riviera Maya soit une vitrine de ce qui peut exister d’intéressant dans le cinéma mexicain.

Pouvez-vous parler du programme « ambiantal » du festival ?

Avec tant de beautés naturelles au Quintana Roo où se passent les projections, nous souhaitons sensibiliser les consciences à la préservation du milieu naturel. Cela passe par la pratique du recyclage, la gestion des déchets durant le festival, etc. Nous sommes tous responsables de notre environnement et nous tenions à partager ce message.

Propos recueillis et traduits de l’espagnol par Cédric Lépine.

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