Billet de blog 18 mai 2014

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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De la difficulté de (re)trouver des parents-repères quand on est enfant

Semaine de la Critique 2014 à Cannes : Gente de bien, de Franco LolliLe petit Eric va désormais vivre auprès de son père qui travaille comme réparateur de meubles. La cohabitation n’est guère aisée entre eux, malgré le souci du père de répondre au mieux aux attentes de son fils. Eric accompagne son père lorsqu’il travaille pour María Isabel, femme qui élève seule ses enfants et qui est sensible à Eric.

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Semaine de la Critique 2014 à Cannes : Gente de bien, de Franco Lolli

Le petit Eric va désormais vivre auprès de son père qui travaille comme réparateur de meubles. La cohabitation n’est guère aisée entre eux, malgré le souci du père de répondre au mieux aux attentes de son fils. Eric accompagne son père lorsqu’il travaille pour María Isabel, femme qui élève seule ses enfants et qui est sensible à Eric.

Illustration 1

 Franco Lolli s’est déjà fait remarquer dans les festivals de cinéma avec ses courts métrages régulièrement primés. Rodri (2012) et Como todo el mundo (2006) étaient par exemple en compétition officielle au festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse. Dans son premier long métrage, on retrouve les thèmes de la filiation et une esthétique baignée de réalisme social qu’il avait su si bien mettre en scène dans ses courts. Gente de bien est donc une belle synthèse de son travail antérieur. Le film a été tourné à Bogotá, mais n’est nullement marqué par le contexte sociohistorique de la Colombie : le cinéaste privilégie ainsi une histoire universelle, qui fait penser au meilleur de Vittorio De Sica (Le Voleur de bicyclette, Umberto D). Il y a bien un contexte de différences de classes sociales, mais l’histoire pourrait par exemple tout aussi bien se situer en France. L’attention du cinéaste se focalise sur trois personnages à travers les liens qu’ils nouent entre eux (le fils, le père et la patronne du père). Avec sincérité et un grand intérêt pour ceux-ci, Franco Lolli les présente pétris de bonnes intentions mais ne réussissant pas toujours à faire le « bien » tant espérer qu’évoque le titre même. Le film est habité par cette envie de réunir aussi bien des individus que des groupes sociaux, qui se côtoie mais qui ne vivent pas vraiment ensemble : conflits générationnel et de classe sociale. Le cinéaste filme la réalité de la vie comme il la sent, partant de plusieurs éléments autobiographiques, en étant suffisamment explicite pour partager sa vision avec le spectateur.

Gente de bien

de Franco Lolli

avec : Brayan Santamaría (Eric), Carlos Fernando Perez (Gabriel), Alejandra Borrero (María Isabel), Santiago Martínez, Sofía Rivas

scénario : Franco Lolli, Catherine Paillé, avec la collaboration de Virginie Legeay

image : Oscar Durán

son : Matthieu Perrot, Josefina Rodriguez, Samuel Aïchoun

décor : Marcela Gómez Montoya

montage : Nicolas Desmaison, Julie Duclaux

Production : Geko Films (France)

Coproduction : Evidencia Films (Colombie)

Distribution : Ad Vitam

Vente internationale : Versatile

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