Billet de blog 21 mai 2019

Cédric Lépine
Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux
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Cannes 2019 : "Sangre blanca" de Barbara Sarasola-Day

Martina passe la frontière entre la Bolivie et l'Argentine en transportant des sacs de cocaïne dans ses intestins mais son compagnon de route décède d'une overdose. Elle appelle son père qu'elle n'a jamais rencontré pour la sortir de cette situation périlleuse.

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Illustration 1
"Sangre blanca" de Barbara Sarasola-Day © DR

ACID Trip 2019 : Sangre blanca de Barbara Sarasola-Day

Ce second long métrage de Barbara Sarasola-Day (après Deshora, 2013) fait partie de la sélection ACID Trip concoctée par l'ACID au sein de la programmation cannoise. Avec cette histoire de « mule », autrement dit de passeurs clandestin de doses de cocaïne absorbées par des personnes pour leur faire franchir une frontière, avait impressionné le public international avec le film Maria, pleine de grâce (Maria Full of Grace) réalisé par Joshua Marston et sorti en 2004. Le sujet n'est ici plus cet esclavage moderne autour du transit de la drogue où le corps n'est plus qu'un container comme un autre dans une économie néolibérale où la marchandise est reine.
Le récit du film est avant tout un prétexte pour créer les circonstances de la rencontre entre un père et sa fille dans des circonstances dramatiques dignes d'un thriller. Et pourtant, le film n'entre seulement que par de légers soupçons du côté du thriller. Caméra à l'épaule, la jeune femme est suivie dans son cheminement, sa détresse et ses peurs : c'est son portrait psychologique qui est ici proposé, avec très peu de dialogues. Les confrontations dans un monde aux marges de l'humanité bienveillante, où le seul soutien est un père qu'elle n'a jamais vu qui va lui permettre d'assumer son parcours initiatique. La mise en danger du personnage devient dès lors inconsciemment l'expression de la nécessité de se réaffilier avec son père inconnu. De ce réalisme brut au service de ce portrait de jeune femme, on retrouve l'énergie du cinéma des frères Dardenne où les personnages sont tout en tension avant de pouvoir se libérer après un long cheminement.

Illustration 2

Sangre blanca
de Barbara Sarasola-Day
Fiction
96 minutes. Argentine, 2018.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : Eva De Dominici (Martina), Alejandro Awada (le père de Martina), Rakhal Herrero, Negro Prina
Scénario : Barbara Sarasola-Day
Images : Soledad Yarara Rodriguez
Montage : Eliane D. Katz
Musique : Santiago Pedroncini
Son : Catriel Vildosola
Décors : Mariano Sanchez Davalos
Production : Varsovia Films et PUCARÁ FILMS
Producteurs : Diego Dubcovsky, Federico Eibuszyc, Barbara Sarasola-Day
Productrice exécutive : Lilia Scenna

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