Sortie nationale (France) du 17 septembre 2014 : La Paz, de Santiago Loza
Liso qui sort d’un internement en hôpital psychiatrique, est accueilli par ses parents. Leurs rapports sont loin d’être simples. Cependant, Liso trouve une plus grande aisance auprès de sa grand-mère et de Sonia, la domestique bolivienne de la maison familiale.

Comme dans son précédent film Los Labios, le cinéaste argentin Santiago Loza réussit un remarquable travail auprès de ses acteurs où ceux-ci développent toute leur psychologie en parfaite adéquation avec les lieux qu’ils côtoient. Dans le cinéma de Santiago Loza, chaque espace, même le plus désert, est habité d’une ineffable présence, comme « l’âme » du lieu. Face à cela, les personnages composent comme ils peuvent, parfois écrasés et mal à l’aise par cette réalité géographique brute, ou bien fantasmée comme cette ville en Bolivie dont le sens est un style voire un but de vie en soi : La Paz (littéralement : la paix). L’histoire principale est celle de Liso, jeune homme qui côtoie la folie, sans que celle-ci soit clairement identifiée. C’est aussi l’histoire de la grand-mère et de la domestique bolivienne, qui peuvent avoir en commun un sentiment d’exclusion par rapport au modèle social promu par une certaine idéologie économique. La problématique de cette histoire, si tant est qu’il en faille déceler une, serait le chemin à prendre pour retrouver la paix. Le film est dès lors marqué par la douceur et la tranquillité, ces moments indicibles mais hautement significatifs où les personnages se redécouvrent en allant vers l’autre. La mise en scène semble d’une grande limpidité et pourtant elle découle d’un travail précis avec des acteurs issus du théâtre, gérant très bien leur rapport à leur personnage et faisant allègrement fi de la caméra pour livrer des gestes du quotidien d’une grande beauté. Santiago Loza montre que la fracture (ici sociale et générationnelle) est un moment opportun de reconstruction si l’on prend le temps et la mesure pour l’appréhender. Une histoire simple, aussi doux qu’une étreinte.

La Paz
de Santiago Loza
Fiction
73 minutes. Argentine, 2013.
Couleur
Langue originale : espagnol
Avec : Lisandro Rodriguez (Liso), Andrea Strenitz (la mère), Fidelia Batallanos Michel (Sonia), Ricardo Felix (le père), Beatriz Bernabe (la grand-mère)
Scénario : Santiago Loza
Images : Iván Fund.
Montage : Valeria Otheguy, Lorena Moriconi
Musique : Javier Ntaca
Son : Leandro de Loredo
Direction artistique : Adrián Suárez
Production : Frutacine
Coproduction : Morocha Films, Tres Sonido, Alta Definición Argentina
Production associée : Centro Cultural Yaneramai (Bolivie), Elefante Club de Teatro (Argentine)
Producteurs : Iván Eibuszyc, Santiago Loza
Producteur exécutif : Iván Eibuszyc
Distributeur (France) : Bobine Films