Billet de blog 21 juin 2017

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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L’homophobie, ce cancer mondialisé

Sara, 12 ans, vit avec sa petite sœur chez sa mère et la compagne de celle-ci. Son père, homme sous influence, est de moins en moins tolérant à l’égard de ce modèle familial, quelque peu éloigné du modèle familial catholique chilien.

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Illustration 1
"Rara" de Pepa San Martín © Outplay

Sortie nationale (France) du 21 juin 2017 : Rara de Pepa San Martín

Cette histoire est adaptée d’une histoire vraie, celle de la juge chilienne Karen Atala qui s’est vu retirer la garde de ses enfants en 2003 en raison de son homosexualité. Après les vagues extrémistes récents de la Manif pour tous en France, l’homophobie connaît en France, le pays de la tolérance, de la diversité, de la laïcité et des libertés pour tous, un regain d’expression de haine. Ceci est certainement lié à un contexte mondial où les consciences individuelles ne suivent pas forcément une ligne évolutive placée sous le sceau des valeurs humanistes. Les actes homophobes conduisant au crime le plus crapuleux s’appuient sur un contexte idéologique moribond. Le cinéma chilien, dans son effervescence créatrice depuis maintenant plus d’une décennie, se tourne vers ces sujets de société dans l’espoir de faire évoluer les mœurs en mettant à jour les contradictions profondes de la prétendue démocratie. Il en était question récemment avec le film chilien Plus jamais seul d’Álex Anwandter également adapté d’un fait divers contant un crime homophobe. Ainsi, Rara de Pepa San Martín répond à cette urgence sociale de faire évoluer les consciences citoyennes. D’aucuns se plaindront de la légèreté des partis pris de la mise en scène qui s’inspire beaucoup plus du cinéma conventionnel que du cinéma politiquement incorrect de Pablo Larraín. Ici, pas de performances d’acteurs et de virtuosité de la caméra mais une volonté nourrie par une véritable conscience politique d’amener auprès du public le plus large un débat de société. Le regard de la jeune fille permet de s’éloigner de la dynamique d’un public d’ores et déjà acquis au sujet, s’éloignant ainsi du militantisme et de l’activisme politique. C’est pour cette raison que la famille choisie au cœur du récit est privilégiée puisqu’elle dispose d’un confort matériel et d’un accès à ses droits que d’aucuns ne peuvent jouir. L’homophobie, au-delà du conflit de classe, traverse toute la société, clame haut et fort la réalisatrice Pepa San Martín pour son premier long métrage.

Illustration 2

Rara
de Pepa San Martín
Fiction
90 minutes. Chili - Argentine, 2016.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : Julia Lübbert (Sara), Emilia Ossandon (Cata), Mariana Loyola (Paula), Agustina Muñoz (Lia), Daniel Muñoz (Victori), Sigrid Alegria (Nicole), Coca Guazzini (Icha)
Scénario : Pepa San Martín, Alicia Scherson
Images : Enrique Stindt
Montage : Soledad Salfate
Musique : Ignacio Pérez Marín
Son : Manuel de Andrés, Guido Beremblum
Costumes : Mary Ann Smith
Directeur artistique : Amparo Baeza
Production : Manufactura de Películas, Le Tiro Cine, Macarena López
Productrice : Macarena Lopez
Coproducteurs : Nicolás Grosso, Federico Sande
Productrice associée : Marianne Mayer-Beckh
Distributeur (France) : Outplay

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