Billet de blog 27 septembre 2023

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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FBAL 2023 : "Propriedade" de Daniel Bandeira

Teresa et son mari, dans leur voiture blindée, quitte la violence éprouvante de Recife pour se retrouver dans leur grande propriété à la campagne. Sur place, une révolte s'organise du côté des employé.es qui viennent d'apprendre qu'ils et elles doivent être licencié.es et la résidence transformée en hôtel.

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Illustration 1
Propriedade de Daniel Bandeira © DR

Film de la compétition long métrage fiction de la 32e édition du Festival Biarritz Amérique Latine 2023 : Propriedade de Daniel Bandeira

Le principe de la violence de la lutte des classes au Brésil est traduite dans le récit proposé par Daniel Bandeira dans un film de genre convoquant à la fois John Carpenter, le cinéma politique italien des années 1960 et 1970, sans oublier naturellement le cinéma novo de Glauber Rocha et les films plus récents de Kleber Mendonça Filho. Le thriller psychologique flirte avec le cinéma d'horreur dans le cadre du survival, où les points de vue sont résolument multiples. En effet, les violences prennent différentes formes où le cinéaste s'oppose à la vision univoque de la victime, dans un cadre où chacun et chacune est capable plus ou moins explicitement d'endosser les rôles alternativement ou même parallèlement de victime et de bourreau.

Daniel Bandeira a construit un scénario laissant une large place au développement psychologique de chacun des personnages de telle sorte que ceux-ci sont responsables de leurs actes au-delà du phénomène de groupe. La clé de lecture s'offre dès la première séquence où le public est invité à l'inconfort de se retrouver participant d'une mise en scène troublante où des personnes réunies dans la rue applaudissent à la mise à mort d'un agresseur. Ainsi, le cinéaste dénonce cette situation perverse où l'empathie avec la victime peut être instrumentalisé dans un déchaînement de haine à l'égard de son agresseur. Cette politique répressive favorisant l'intolérance généralisée s'est en effet ces dernières années largement répandue au Brésil autour des discours politiques d'une violence portée à l'encontre de toute une part de la société repoussée dès lors dans ses marges. Pour cette raison Propriedade, comme son titre d'ailleurs le sous-entend, est éminemment politique dans la puissance de son récit capable de mobiliser de nombreuses problématiques de la société brésilienne contemporaine.

Illustration 2

Propriedade
de Daniel Bandeira
Fiction
101 minutes. Brésil, 2022.
Couleur
Langue originale : portugais

Avec : Carlos Amorim (Walter), Anderson Cleber (Zildo), Zuleika Ferreira Malu Galli (Tereza), Sandro Guerra (Renildo), Roberta Lúcia (Cristina), Amara Rita Magalhães (Dona Dulce), Marcílio Moraes (Danilo), Nivaldo Nascimento (Everaldo), Chris Veras (Solange), Aruandhê Pereira (Junio), Andala Quituche (Gisa), Natureza Rodrigues (Luana), Maria José Sales (Dona Amara), Clebia Sousa (Joelma), Marília Souto (Marilia), Ângelo Fàbio, Tavinho Teixeira, Ane Oliva, Samuel Santos, Edilson Silva, Erick Silva
Scénario : Daniel Bandeira
Images : Pedro Sotero
Montage : Matheus Farias
Musique : Caio Domingues, Nicolau Domingues
Mixage sonore : Lucas Caminha
1er assistant réalisateur : Filipe Oliveira
2nd assistant réalisateur : Pethrus Tiburcio
3e assistant réalisateur : David Moura
Décors : Maria Mesquita
Costumes : Andréa Monteiro
Maquillage : Tayce Vale
Coordinateur des effets visuels : Henrique Spencer
Casting : Marcelo Caetano, Gabriel Domingues
Scripte : Gabriela Miranda
Société de production : Símio Filmes, Vilarejo Filmes, Lunática
Production : Livia de Melo
Production exécutive : Kika Latache

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