Billet de blog 27 septembre 2025

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

FBAL 2025 : "Ya no estoy aquí" de Fernando Frías de la Parra

Dans les quartiers de Monterrey soumis à des enjeux de territoires qui se règlent par l’assassinat, Ulises, 17 ans, fait parti de la bande des Terkos qui se dédie à la cumbia colombienne comme une philosophie de vie.

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Ya no estoy aquí de Fernando Frías de la Parra © DR

Film du focus « Les migrations » de la 34e édition du Festival Biarritz Amérique Latine 2025 : Ya no estoy aquí de Fernando Frías de la Parra

La musique est de retour dans le cinéma mexicain et tient ici le rôle principal : celle d’un espace d’émancipation et de signe de ralliement pour des jeunes en quête de famille de substitution. Fernando Frías de la Parra s’est plongé dans la réalité sociale des Cholombianos où des jeunes ont emprunté les références de la cumbia colombienne en se les réappropriant à travers la danse, un style vestimentaire, une coiffure et des liens de solidarité très forts entre ses membres.

Autour de cette invention culturelle qui répond aux besoins de résilience pour la nouvelle génération d’habitants de Monterrey confrontés à une situation apocalyptique où la mort est quotidienne, le réalisateur a construit sa fiction en se concentrant notamment sur le cheminement du personnage d’Ulises. Cet adolescent au charisme discret est contraint à passer la frontière mexicaine pour se retrouver seul sans attaches à survivre à New York, alors que toute sa philosophie de vie était construite autour de la musique et de la danse en groupe. Le récit entremêle ainsi des lieux, Monterrey et New York, et deux temporalités avec le même personnage. L’histoire de l’exil contraint semble connu et pourtant elle est ici racontée de manière inédite.

Qu’il s’agisse du montage et de la photographie par un maître en la matière (Damián García), la mise en scène est très inspirée et toujours innovante. La force du film repose sur la profonde inspiration de la réalité sociale et comment le cinéaste a réussi à transformer celle-ci en matière fictive qui ne ressemble jamais à un documentaire mais bien à un récit de fiction où la plupart des acteurs jouent leur propre rôle. Le résultat est saisissant de force d’attraction et il est aisé de se laisser porter par ce style musical et les valeurs sociales défendues autour de lui. Fernando Frías de la Parra a réussi à rendre hommage à l’humanité méconnue dont il témoigne ici en lui offrant l’espace mythique d’une réflexion cinématographique.

Ya no estoy aquí
de Fernando Frías de la Parra
Fiction
105 minutes. Mexique, 2019.
Couleur
Langues originales : espagnol, anglais

Avec : Juan Daniel Garcia Treviño (Ulises Sampiero), Bianca Coral Puernte Valenzuela (Chaparra), Xueming Angelina Chen (Lin), Luis Leonardo Zapata (Isai), Yesica Avigail Silvia Rios (Patricia), Adriana Arbelaes (Gladys), Brandon Yahir Alday Vazquez (Sudadera), Jonathan Fernando Espinoza Gamez (Jeremy), Brandon Stanton (le photographe), Estefania Judith Tovar Ramirez (Negra), Kevin Bello (Giovanni), Leonardo Ernesto Garza Ávila (Pekesillo), Noe Matamoros (Di Caprio), Christian Sanchez (Joni), Rocio Monserrat Rios Hernandez (Wendy), Chung Tak Cheung (Mr Low), Gilberto Rivera (Gilberto), Juan Garcia (Omar)
Scénario : Fernando Frías de la Parra
Images : Damián García
Montage : Yibran Assuad, Fernando Frías de la Parra
Son : Javier Umpierrez
1er assistant réalisateur : Carlos Suazo
Costumes : Malena De la Riva, Gabriela Fernandez
Décors : Gino Fortebuono, Taísa Malouf
Casting : Esra Saydam, Bernardo Velasco
Production : Fernando Frías de la Parra, Gerry Kim, Alberto Müffelmann
Sociétés de production : Panorama, PPW Films, Wannavision

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.