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Sortie nationale (France) du 25 mars 2014 : El Evangelio de la carne, de d’Eduardo Mendoza de Echave
Dans les rues de Lima, un jeune est poursuivi par deux hommes armés lui réclamant de l’argent. Quelques semaines plus tôt, Narciso, leader des supporters d’une équipe de foot, s’efforce de faire sortir de prison son frère mineur responsable d’un grave accident ayant conduit un jeune homme dans le coma. Gamarra, un policier en civil, tente désespérément de soutenir son épouse atteinte d’une grave maladie que la médecine ne sait diagnostiquer. Felix est un homme usé prêt à quitter la vie lorsqu’une femme le sauve et l’invite à participer à la confrérie du « Seigneur des Miracles ». Il s’y dévoue corps et âme tout en continuant à fabriquer des faux billets.
En un montage parallèle, El Evangelio de la carne conte le chemin de croix de trois personnages aux problématiques bien distinctes. Pourtant, chacun cherche à sauver un proche, et par là même à retrouver sa propre identité alors que celle-ci est soumise au chaos d’une société sans dessus-dessous. Car en toile de fond, c’est rien moins que la ville de Lima dont le portrait est dressé autour de ces personnages, à l’instar de ce qu’avait pu faire en son temps Iñarritu dans Amours chiennes où trois destinées humaines chaotiques permettaient d’entrevoir l’état de la société de Mexico. La référence est évidente dans le choix du montage, les récits entremêlés et la volonté de dresser une radiographie sociale au détour d’un thriller policier. Hélas, il manque beaucoup d’ingéniosité et inventivité dans une mise en scène se contentant de répéter des formules éculées. Ce n’est donc pas dans la forme que se singularise ce film, alors que d’autres récents films péruviens avaient pu de ce côté marquer les esprits au niveau mondial (cf. Octubre, El Limpiador, Fausta...). On sent bien l’influence de ce cinéma d’auteur national mais les intentions du cinéaste ne parviennent pas à se concrétiser, faute à une direction d’acteur quasi absente, une incapacité à saisir la vraie vie des rues de Lima, etc. Pourtant, le regard sur la place de la religion et du foot dans une société gangrenée par la corruption (cf. le portrait du milieu policier) pouvait s’avérer perspicace. Mais le film s’enferme dans les méandres de son récit, en oubliant à la fois un réel intérêt pour ses personnages et surtout la société liméenne qu’il était censé décrire.

El Evangelio de la carne. Un octobre violet à Lima
El Evangelio de la carne
d’Eduardo Mendoza de Echave
Fiction
110 minutes. Pérou, 2013.
Couleur
Langue originale : espagnol
Avec : Giovanni Ciccia (Gamarra), Jimena Lindo (l’épouse), Lucho Caceres (le policier), Ismael Contreras (Felix), Victor Prada (le trafiquant), Sebastian Monteghirfo (Narciso), Gianfranco Brero (le médecin)
Scénario : d’Eduardo Mendoza de Echave, Ursula Vilca
Images : Marcos Camacho
Montage : Eric Williams
Musique : Jorge Sabogal
Son : David Romero
Directeur artistique : Cecilia Herrera
Costumes : José Guevara
Production : La Soga Producciones
Coproduction : Los Dados Eternos
Producteur : Gustavo Sánchez
Distributeur (France) : Bobine Films