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Climatiques

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Billet de blog 3 décembre 2010

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La négociation internationale: idéaux et quête de compromis

Tout de suite après l'ouverture lundi, les groupes de travail se sont mis en place pour avancer sur les points de la négociations qui divisent le plus les Etats, tels que la poursuite du protocole de Kyoto, les mesures de vérification et de suivi des engagements, les mesures d'atténuation, les financements... Ambiance studieuse, réalisme et pragmatisme recommandés.

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Tout de suite après l'ouverture lundi, les groupes de travail se sont mis en place pour avancer sur les points de la négociations qui divisent le plus les Etats, tels que la poursuite du protocole de Kyoto, les mesures de vérification et de suivi des engagements, les mesures d'atténuation, les financements... Ambiance studieuse, réalisme et pragmatisme recommandés. Objectifs : trouver des compromis là où il y a désaccord, chercher les alliances, aborder la deuxième semaine sur des bases consolidées. Pour consttruire un sens politique à la négociation.

Exemple, avec une question centrale aujourd'hui : à quoi pourra bien ressembler la suite du Protocole de Kyoto ? Rappelons que la première période d'engagement a débuté en 2008 et s'achèvera en 2012. Quid de la suite ? Les positions sont diverses, c'est le moins que l'on puisse dire. Le Japon a annoncé en début de semaine qu'il ne se réengagerait pas pour une seconde période. L'annonce ferme et sans concession a refroidit l'ambiance... Les Etats Unis n'ont pour leur part jamais accepté d'engagement contraignant. Les pays en développement attendent des engagements fermes et contraignants des pays industrialisés dans le cadre du Protocole...Au delà de ces positions, les objectifs du Protocole de Kyoto (PK) se sont révélés tragiquement insuffisants et, de surcroît, ils ne seront pas atteints. Les pays ont pris bien trop de retard, il devient difficile de compenser la hausse des émissions. Débat difficile donc...

Mais la régulation climatique définie par le PK représente une première avancée en termes de gouvernance internationale. En cela, le KP joue un rôle quasi symbolique dans la négociation. Prolongation, abandon, amendements...? Cancun ne répondra pas définitivement à cette question. Mais on discute. Par exemple sur la durée d'engagement : 5 ans ou 8 ans ? Si certains, comme l'Europe par exemple, privilégient à ce jour un engagement jusqu'en 2020, c'est pour asseoir la stabilité du processus d'engagement, la prévisibilité en faveur des investissements nécessaires. Il faut redonner un sens à la négociation. Paul Watkinson, chef de la délégation française rencontrée jeudi matin par les ONG, insiste sur ce point : "Nous ne sommes pas dans un monde avec une gouvernance forte. C’est la réalité des choses. Il faut intégrer cela dans l’analyse de la situation. Il faut être réaliste. "Alors que le climat impose de coopérer, chaque point de la négociation créé des oppositions.

A côté de cela, il s'agit de consolider les sujets qui ont avancés dans des décisions : ancrer les pledges (engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre) dans le texte de négociation, valider les points d'accord sur le mécanisme de lutte contre la déforestation, minimiser les dissensus sur les questions d'adaptation et de transfert de technologie... Avancer, même avec des propositions incomplètes. Les trajectoires de transition vers un développement sobre ne carbone doivent se dessiner aujourd'hui.

Bref, on à Cancun, l'esprit de surchauffe qui régnait à Copenhague n'est plus. Sous le soleil, la tension s'est relâchée. Reste à savoir si on saura maintenir le cap : limiter le réchauffement à 2°C, permettre un développement pour tous.

Marie Chéron, chargée de mission à l'Association 4D, membre du CRID

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