Simon’s cat est en route pour de nouvelles aventures. Il a décidé de se faire la belle. Le gros chat blanc sans nom s’émancipe, franchit la barrière du jardin, avec son baluchon. Il faut dire que Simon avait décidé de lui faire prendre un bain, après un terrible épisode de peinture «sur soi». Le chat, propre mais traumatisé, met les voiles. Dans son road trip félin, il se fait des amis (chat sauvage, hérisson), drague les minettes et tente de grignoter du moineau (ou du pigeon, de la souris, du canard, grignoter, ce ne serait déjà pas si mal).

Tailler la route n’est pas simple, même pour un chat star du web, du film d’animation et du cartoon book avec 60 millions de fans au compteur, et sans doute autant d’amis, qui guettent ses apparitions en vidéo sur Youtube. Dans le précédent opus, paru en 2009 chez Fleuve noir déjà, les lecteurs avaient découvert un félin obsédé par la nourriture, les siestes et le jeu, coutumier des pires exactions, et le quotidien désopilant de son maître, Simon, confronté à une véritable Calamité de chat. Chat ne s’arrange pas, bien au contraire. L’animal est toujours aussi maladroit, pataud, égoïste, vil, gourmand. Et cocasse. C’est irrésistible et addictif, chaque séquence fait mouche, osons filer la métaphore zoologique.


Que le chat attaque un aspirateur, confonde un inoffensif teddy bear avec un grizzly, décide de pourrir la vie de Simon qui voudrait (rayez la mention inutile) regarder la télé (sans chat devant l’écran), envoyer un mail (sans chat sur le clavier), lire tranquille (sans chat qui ruse jusqu’à lui piquer sa place), qu’il décide de boire au robinet plutôt que dans son écuelle, ce sont forcément des situations que vous avez connues. C’est incisif, désopilant. Par la justesse du trait et de l’observation, le nonsense de cette bestiole qui résume si bien les nôtres, entre saynète, strip et fable.


Ce nouveau volume d’aventures félines multiplie les gags, avec, en point de mire le gros chat facétieux et inventif. C’est ludique et piquant, souvent criant de vérité (d’ailleurs ce chat est un concentré des trois matous de l’auteur, Hugh, Jess et Massy) ou de poésie quotidienne. Et toute ressemblance avec votre boule de poils de compagnie ne serait évidemment pas fortuite.

Merci aux éditions Fleuve Noir qui autorisent la reproduction de ces strips sur Mediapart :







Et c'est là que Simon's cat se fait la belle...