Michaël vit seul, loin de son père, pas très loin de sa sœur (mais pas trop près quand même), il mène une vie de trentenaire sans destin, sans emploi, sans envie, « en GDI, en galère à Durée Indéterminée… ». Son père n’appelle jamais. Sauf pour annoncer de mauvaises nouvelles. Aujourd’hui, son père a besoin de lui. Il veut refaire un tour du monde.

Nous ne serons jamais des héros est une fable, un trip, un voyage. Entre le père et le fils, aux rapports conflictuels, un statu quo forcé s’installe. Le père a besoin du fils. Pour tuer le temps, pour renouer avec le passé, pour revivre peut-être. Rien n’est moins sûr.
Frédérik et Greg Salsedo au dessin et à la couleur, Olivier Jouvray au scénario ont réalisé ce récit d’une aventure où un père et son fils (re)découvrent le monde. Le monde du père, qui veut partir sur les traces de ses souvenirs, de sa vie passée. Celui du fils, fait d’expédients et d’une confiance toute relative en lui-même et en sa destinée. Un univers sans amour, pour l’un comme pour l’autre, le père ayant perdu son épouse il y a longtemps dans des circonstances tragiques, le fils vivant dans un quotidien vide de toute présence féminine.

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Le voyage sera initiatique. Le père et le fils se découvriront. Mutuellement et à tour de rôle. Et Michaël trouvera un sens, sinon à son histoire, du moins à ce que vivre et aimer veulent dire.

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Servi par un dessin moderne et expressif, Nous serons jamais des héros se pique de délivrer une morale puisée à différentes sources : aux quatre coins du monde, dans la sagesse de mots entendus au hasard des rencontres, véritable ode à l’universalité et aux sentiments humains, filiaux et paternels. Une BD à découvrir dans la collection Signé aux éditions Le Lombard. Une vraie découverte. Une quête intérieure, intimiste et résolument actuelle.
DB

Nous ne serons jamais des héros, Salsedo, Jouvray, Salsedo, collection Signé, Le Lombard, 86 pages couleur, 15 € 50
Toujours dans la collection Signé : un album de Michel Constant, qui réussit le difficile pari de raconter l’histoire de trois jeunes allemands dans la tourmente de la seconde guerre mondiale : Rue des Chiens marins. Un récit au propos grave, antimilitariste et teinté de burlesque, d’absurde. Avec cet album au graphisme expressif, Michel Constant « enfant de la ligne claire » réalise une aventure unique qui pointe en creux l’histoire et ses acteurs à leur corps défendant, soldats, persécutés, face aux bourreaux et à l’iniquité d’un destin qui se joue des hommes et de leurs rêves.

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Rue des Chiens marins, Michel Constant, collection Signé, Le Lombard, 64 pages couleur, 14 € 50

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