Combien de photographes au talent certain, en France ou ailleurs, manquent de moyens pour achever un sujet ? Combien, après quelques mois passés à documenter un sujet, arrêtent ?

Parce que leur sujet est plus complexe qu’ils ou elles ne l’avaient envisagé, qu’il demande plus de temps qu’imaginé. Les photographes passent alors à autre chose en espérant trouver une histoire plus rentable, nécessitant parfois moins d’engagement sur fonds propres. C’est pour soutenir ces projets difficiles que le festival ImageSingulières, le journal d’information Mediapart et l’ETPA, école de photographie et de game design installée à Toulouse, s’engagent, depuis 2018, autour de deux prix :
Le « Grand prix ISEM » est ouvert aux photographes du monde entier. Doté de 8000 euros, il entend contribuer à développer et achever un travail documentaire en cours. Ce prix devra être utilisé pour poursuivre le travail récompensé. Dès l’annonce des résultats du prix, ce travail sera présenté sous forme de portfolio sur Mediapart et une fois complété, il fera l’objet d’une exposition à ImageSingulières.
Le second « Prix ISEM jeune photographe » s’adresse lui aux moins de 26 ans résident sur le sol français. Doté de 2000 euros, il récompensera là aussi un travail en cours qui sera publié sur Mediapart. Le ou la lauréat.e pourra aussi intégrer une Masterclass de 3ème année à l’ETPA.
Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 31 mars 2020 (à minuit). Le jury se réunira le 8 avril, les projets retenus seront dévoilés le samedi 15 mai 2021 à ImageSingulières à Sète, et feront l'objet de portfolios sur Mediapart.
Pour postuler, rendez-vous sur cette page.
En 2020, le Grand Prix ISEM a été attribué à Christian Lutz pour son projet Citizens, qui documente les mouvements populistes en Europe. Le Prix Jeune Photographe à lui été attribué à Julia Gat pour la série Unbringing, sur des jeunes qui suivent un enseignement alternatif sans école obligatoire, et qui illustre une certaine idée de la liberté de l’enfance.

En 2019, le Grand Prix ISEM a été attribué à Romain Laurendeau pour son projet Génération Mister Nice Guy : une jeunesse palestinienne sous emprise, ou les ravages de la drogue en Cisjordanie. Maxime Matthys a reçu lui le Prix Jeune photographe pour sa série 2091 – The Ministry of Privacy documentant la reconnaissance faciale des Ouïghours en Chine (travail fortement remarqué et publié depuis).

En 2018, John Trotter recevait le Grand Prix pour son travail sur l’assèchement du Colorado No Agua, No Vida, et Valentin Russo, le Prix Jeune photographe pour sa série Pendant que tu dors.
