D’ETRANGES TEMPS D’ARRET
tout le long d’un
PALPITANT ( : INTREPIDE ?) JOURNAL DE BORD
" Heureux âge et siècle béni, ajouta-t-il, qui verra
imprimées mes glorieuses aventures, dignes d’être
gravées dans le bronze, sculptées dans le marbre et
peintes sur le bois, perpétuant ainsi ma mémoire
dans les temps futurs !"
( Haute déclaration faite par cet ingénieux
Hidalgo qui s’autoproclama Don Quichotte de
la Manche)
* * *
BRODERIES SUR UN DELIRE SI HAUTEMENT VINDICATIF
(en souvenir d'un ancien temps, vécu au Château de La Borde…)
Sur l’étang ( à l’abri des
feuilles de l’arbre cossu )
la mousse verte… Et les
mains (ses mains )
déchirant déchirant
silencieusement
victorieusement
déchirant ces
PRECIEUSES pages en
papier glacé
Pages somptueusement Visionnaires…
Elle le vit (de loin) courir
vers elle
Vers elle
se PRECIPITER
tout essoufflé Sans plus le
moindre
souffle
Venant
du Château et
foulant les herbes vertes et
humides Se dirigeant vers
elle vers
ces mains si
VINDICATIVES
– qui –
l’une après l’autre
DECHIRANT DECHIRAIENT
silencieusement soigneusement
la Totalité de ces images
(imprimées sur un aussi joli
papier glacé)
Dans la folle Sarabande de
sa vengeance de sa si
Savante Vengeance
qui éclatait SANS
effusion de sang
senza SPARGIMENTO alcuno di
sangue ( ô ! vieux dires…
paroles anciennes…) mais avec
Méthode Oui Avec
une entêtée Méthode (il faut
bien l’avouer ) (le crier peut-être aux
libres vents de la Planète entière ?)
DETRUISANT–DETRUISAIENT
images et pages
(aussi belles en leur
PAPIER GLACE’ !)
Et cela après
avoir également
anéanti (l’épuisant tout
à fait) en de tout petits
morceaux
La Dame nue
(si grande !)
qui
se tenant étendue
au premier plan
de la gravure
piétinait pourtant
– songeuse dans le
dessein de ses
lignes –
tous ces songes (nus ?)
de cet étrange Château
(– Etrange vous dites ? )
« Mais que fais-tu
mon petit ? »
(sa respiration son
souffle tout à fait coupés)
« Que fais–tu donc ? »
(s’écria-t-il)
« Moi ! Rien je ne fais
Regardez ! Rien du tout !
Ce furent ces canards
sauvages qui
me le dictèrent ! »