Billet de blog 7 juin 2013

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HIER AU SOIR : PLACE SAINT MICHEL…

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                                    HIER AU SOIR : PLACE SAINT MICHEL…

Hier au soir…. Place Saint Michel… Vous seuls, les amis–frères de Clément, vous avez crié votre vérité, qui était sa vérité… Votre réalité, qui était sa réalité.

À vous entendre, à entendre ce cri du cœur, j’ai baissé les yeux, pour les cacher, mes larmes. Et je crois que je n’ai pas été la seule.

D’autres ont parlé. D’autres, qui pourtant entendaient peut–être, ramener les choses, les événements, et les suites qu’il faudrait leur donner, à une majeure, pour ainsi dire, rationalité, voulant bâtir ( : qui auraient voulu bâtir ?) une sorte de plus ferme avenir. Mais vous ne vouliez pas les entendre. Et  vous, vous entêtiez à crier fort : Clément ! Clément ! En le martelant, ce prénom. Et pour les couvrir, ces voix, qui pourtant, auraient voulu, elles aussi, exprimer leur souffrance, au micro.

Moi, au début,  je n’ai pas compris ce que vous criiez si fort. Alors je l’ai demandé à cette personne du service d’ordre, tout près de moi. Et il me l’a dit. Il m’a expliqué.

Mais à celle qui fut estimée être la fin, la conclusion du rassemblement, un autre de tes amis, Clément, est monté à la tribune. Or, il n’y avait pas de tribune : il a demandé à pouvoir parler ; et il s’est saisi du micro, et il a crié, il a véritablement crié : à nous tous, là, présents, et à ceux qui voulaient bien l’entendre, que Clément était un anarchiste, qui ne voulait, qui ne cherchait que la liberté. Qui s’en foutait même de la VI ème république.

Et il a bien fait Mélenchon, qui était juste derrière moi, à partir. À s’en aller. Les yeux brouillés. Sans même pas répondre à cette journaliste exaltée, qui aurait voulu l’interviewer.

J‘ai voulu marcher un peu, après. Tout en ne sachant pas bien où je posais mes pieds.

À Odéon, toute cette foule bruyante, aux terrasses des cafés… Ces restes, de la société de consommation…

Or, aussi pour eux, est mort Clément… Et je suis descendue, dans la bouche du métro…

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