Billet de blog 13 mai 2011

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LA NATURE TIOUTE–PUHISSANTE ET LA HUMBLE FLEUR DU DESERT

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LA NATURE TOUTE–PUISSANTE ET ET LA HUMBLE FLEUR DU DESERT

(chez le dernier Giacomo Leopardi)

Mais quelle leçon dois–je encore vous donner, moi, la Nature, à vous tous, les êtres humains –, pour que vous vous rappropriez de vos esprits ? Quels abruptes événements doivent encore se manifester, mieux : s’y produire, sur cette Terre, c’est–à–dire sur cette planète –– qui ne vous appartient pas, mais que vous essayez, par tous les moyens, de faire « votre », et sur laquelle vous vous trouvez à vivre, et à exister ?

Vous avez regardé – hagards – les événements que moi – la Toute–Puissante Nature ( et tout soit exprimé au féminin ! comme les Bacchantes qui suivaiennt Dyonisos)– j’ai su et voulu déclencher au Japon (mais c’est si loin, le Japon ! et puis les Japonais sont si dignes, dans l’endurance des malheurs et de la souffrance, même le plus puissants ! ), ajoutant (pour ne pas trop coulpabiliser) « Nous pouvons toujours nous émouvoir sur photos, et reportages !Et envoyer quelques présents, pour les consoler !)

Et voilà que, dans les terres d’Espagne également, un tremblement de terre vient de secouer maisons et habitants, tout comme dans ce qui fut ton pays (toi qui t’acharnes sur cet ordinateurs pour ramener les politiciens à la Raison !).Et encore et plus précisément encore, la région où tu naquis, et où tu vécus ton enfance et ta première jeunesse. Là encore, un tremblement de terre secoua la terre, et tout ce que les humains avaient dressé et bâti sur sa « croûte », en terrorisant populations et animaux, qui (jusqu’alors) y avaient vécu, pour ainsi dire (mais pas tous !), sans se soucier.

Mais ces puissantes tragédies dues à mon Pouvoir, et, dirais-je même à ma Toute–Puissance, ne suffisant pas à calmer vos âmes, assoiffées de sang et d’argent et d’un dérisoireet pourtant si mortifère amour du pouvoir sur d’autres êtres humains (un pouvoir exercé par vous, mâles ou femelles, qu’importe désormais, dans notre République!), j’ai décidé de me montrer, de me MANIFESTER à vous, afin que vous vous réappropriez de votre intellect, bafoué par les vents, et les tornades de l’essence même d’une véritable FOLIE.

Et non pas celle que vous vous apprêtez à enfermer et à clore et à poursuivre dans des habitations, dont même les murs sauront parler et devenir (comme vous l’affirmez, tout en bafouant le sens de cette parole si belle !) transparents. A savoir, fournis d’yeux et d’oreilles, assenant les punitions, et le non–respect sur des imaginaires, peut-être débridés (certes, n’ayons pas peur des mots, comme l’on voudrait au sommet de cet Etat, de ce gouvernement, qui n’a plus rien à nous apprendre, sinon la méfiance et la DEFIANCE), d’imaginaires donc débridés, mais qui se voulurent (s’entêtèrent ?) à cheminer par ces sentiers – heureux ou tout à fait tragiques – remplis d’herbes folles, mais aussi de buissons d’épines et de feux, tout à fait comme dans les contes et récits, que nos Anciens nous racontèrent, et nous laissèrent en héritages,.

Mais moi, la Toute–Puissante Nature, je ne suis pas seule dans cette lutte. Des hommes de science, des véritables scientifiques, qui n’ont pas peur des vérités, ni de leurs essences multiples, apprirent à me suivre (non pas à me poursuivre ! mais à me suivre), munis de leur savoir, mais aussi d’une valeur qui n’est pas la mienne, mais qui est leur propre trésor, et qu’ils ont nommée l’ETHIQUE. Fille d’un grand et ouvert Combat, entamé avec soi–même et autrui !

Or, avant de vous abandonner à votre sort, vous les humains, qui devriez être la lumière de cette planète toute, que vous appelâtes Terre, j’aimerais tout de même vous renvoyer à un poète, à un poète qui mourut encore jeune, plié, courbé et aveuglé, sous le poids d’une si puissante culture, que – tout enfant – il recherchée et il embrassa, restant pourtant toujours vigilant et humble, et ne craignant pas de dire, en se tenant toujours aux côtés du « vrai »..

Presque à la fin de sa vie, il écrivit un poème différent des autres, et où il s’en prenait (un tout petit peu moins que d’habitude), à ses contemporains, et à la superbe qu’ils ressantaient pour leurs “progrès”) et oùil montrait seulement, simplement «la ginestra », le « genêt », qu’il avait rencontré et – très probablement – contemplé dans ses promenades solitaires le long des côtes du Vésuve, lorsqu’il habita Naples.

Or, il ne put quese prendre d’amour, pour ce genêt (qui, dans sa langue maternelle, s’exprime au féminin), adossé aux flancs du mont Vésuve. (Un si puissant volcan.) Et son poème est en même temps de la philosophie et de la poésie, pour mieux faire réfléchir les humains qui le liraient. Et il y apposa en tant qu’exergue (lui, athée jusqu’au bout des ongles) un petit verset de l’évangile de Jean, et qu’il avait traduit par : « E gli uomini vollero piuttosto le tenebre che la luce. », et qui, en français, a été redonné par :« Et les hommes préférèrent les ténèbres à la lumière. »

Et, ne sachant pas traduire ces deux langues l’une dans l’autre, deux langues que je ne peux qu'écrire seulement l’une indépendamment de l’autre, j’invite Danièle Faugeras à traduire ce poème qui, peut–être– ouvrira les yeux aux hommes qui nous gouvernent, et à le publier dans ces mêmes pages, et comme elle le voudra, et le décidera :le poème entier, ou les parties qui lui paraitront les mieux aptes à expliquer la douceur EXTRÊME de cette ginestra », pas coupable du tout, et la violence aveugle du volcan, qui rappelle tout à fait l’amère incompréhension des ces puissants, qui – pourtant – devront eux aussi mourir, après avoir « garni » la planète de leur insupportables haines et mépris.

(Une pensée émue pour le sénateur qui a avoué dans l’enceinte du Palais Bourbon, la tragédie de son fils « schizophrène » devenu clochard, et recueillant (accueillant ?) amoureusement les mégots jetés par terre par Autrui.)

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