Bonjour!
Excédé qu'on nous bassine déjà sur les cadeaux de Noël, je vous propose une petite réflexion de psychologie de bazar sur ce phénomène qui me paraît plus proche de l'emprise que du désir...
C’est parti ! Noël semble s’annoncer de plus en plus tôt, et dernièrement, sur ma radio habituelle, j’ai ouï un petit reportage, sur ce que désirent les enfants…Je sais bien que dans le contexte actuel, il peut sembler dérisoire de parler des joujoux. Néanmoins, quelques interrogations me sont montées aux neurones.Débarrassons-nous déjà de la figure imposée prêtée à Dolto –j’aimerais vérification et contexte-: « lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris ». Mon œil ! Dans bien des cas, c’est plus problème à résoudre que jouissance fière, ou tout au moins ambivalence secrète ou avérée.Lorsque jaillit le sourire d’un enfant au moment des cadeaux de Noël, bien des gens sont déterminés à y trouver la preuve que ledit sourire est la chose la plus belle du monde, et qu’il faut donc s’y prêter avec passion et sans réticence. J’en doute…Et si le petit « pervers polymorphe » était victime, complice, ou les deux, de la grande manipulation d’un « cosmos pervers monomorphe » ? Si les cadeaux « commandés » (apprécions le polymorphisme du terme «commander ») n’étaient autre chose que l’application infantile de l’exigence formelle, de la requête d’un droit supposé, bien sûr d’essence imaginaire, mais introjecté comme droit réel dans la tête des gosses ?Etre et avoir, disait dans un de ses films Nicolas Philibert. La question porterait plus, à mon sens, sur l’alternative humaine « être ou avoir ». Je crains que les cadeaux de Noël ne constituent davantage une préoccupation fallacieusement libre de posséder, voire de requérir, qu’une attente ludique de quelque féérie dans le registre de l’imaginaire…Jouet n’est pas jouer, et bien des jouets « commandés » au père noël (ou à n’importe quel moment devant les gondoles de supermarchés) me semblent venir s’opposer à tout ce que la créativité du jeu requiert de mains libres et d’absence d’impedimenta de tous genres. Là, n’est-il pas loisible de penser que « je veux » s’oppose à « je peux » ; ou « je pourrais peut-être »… « Quand je serai grand, j’aurai une kalachnikov »… Et je tuerai qui je veux ?