Billet de blog 18 mai 2011

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REPONSE A MADAME YOLENE de VASSOIGNE

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REPONSE A MADAME YOLENE de VASSOIGNE

Madame,

je n’ai lu que hier au soir votre participation au débat du Collectif des 39, et – tout à fait sincèrement – j’en ai été profondément troublée. Si troublée que j’ai attendu, avant de vous répondre, de laisser s’écouler la nuit, et une partie de cette journée.

J’ai alors voulu les relire, vos pages, car c’est moi qui ai écrit ce texte où je m’en prends à l’UNAFAM, et à une bonne partie des familles des patients.

Or, même si vous semblez « comprendre » les familles représentées par l’UNAFAM, étant (apparemment, tout au moins) sur le même rivage de ce fleuve qui semble scinder inéluctablement, et même fatalement, RAISON et DERAISON (j’ai vraiment du mal à me servir de ce mot d’« usagers »), je ne nie pas la souffrance qui vous entoure : vous personnellement – postée à l’écoute –, et celle de ces mères qui vous contactent, et qui voudraient se « décharger » de leur mal-être sur vous.

Néanmoins, Madame, ce que j’ai décrit plus haut c’est le PRESENT. A savoir, le résultat d’une longue et cruelle méprise. Car les familles (tout comme les mères), ne sont pas innocentes dans ces histoires si douloureuses, qui aboutissent à un accomplissement si tragique.

Or, pour tout dire, sans trop me prolonger, pour ainsi dire, car je ne voudrais pas occuper trop d’espace dans ces Contes, je préfère( sans nullement me mettre à l’écoute, car ce n’est pas mon métier), mais en toute « amicalité » (j’aime ce mot, pour son parfum d’extrême liberté qu’il respecte chez l’autre !) , je préfère donc entendre la voix, la parole fraîche de Laurence qui, tout en vous félicitant (comme moi) pour ce que vous dites dans votre texte intitulé « Projet scélérat : quelle psychiatrie pour demain ? », vous a répondu le 5 mars 2011, en déclarant – dans son commentaire – ne pas en vouloir de cette « alliance soignants–patient–famille » et (je la cite) en affirmant, sans prétention aucune:

« Je m’en suis sortie sans ma famille. L’alliance soignants–patients peut être suffisante. Ca ne veut pas dire qu’il faut exclure les familles, mais simplement que nous sommes aussi des adultes qui n’avons pas toujours besoin de notre famille, nous sommes des individus à part entière et pas seulement des fils et des filles. »

Voilà. Bien cordialement à vous, Madame.

Antonella Santacroc

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