J'ai un mal fou à mon âme dolente
J'ai un mal fou à conter mon délire
J'ai un mal fou à compter mes pilules
J'ai vraiment mal à ce rejet constant
J'ai un mal fou à mon image en miettes
J'ai un mal fou à ne pas m'enfermer
J'ai un mal fou à bien me faire entendre
J'ai vraiment mal à cette indifférence
J'ai un mal fou à mon corps sidéré
J'ai un mal fou à avancer tout seul
J'ai un mal fou à rire et à pleurer
j'ai vraiment mal à moi tout dissocié
J'ai un mal fou à lire votre regard
J'ai un mal fou à votre hostilité
J'ai un mal fou de ma persécution
J'ai vraiment mal de n'être parmi vous
J'ai un mal fou à crier ma douleur
J'ai un mal fou à fouir mon désir
J'ai un mal fou à ne pas me tuer
J'ai vraiment mal à votre inexistence
Mais que me voulez-vous, si je suis nommé fou
Car c'est vous n'est-ce pas qui le dites de moi
Car c'est de votre peur que naît mon désespoir
Mais que me voulez-vous, vous si normalisés
La machine est en route pour me ré-aliéner
La machine est fixée, mes chaînes le seront
Le destin a bon dos et vous de beaux projets
Mon destin c'est vos choix, et c'est votre méprise
S'en fout la vie, s'en fou la mort
S'en fou vos soins et vos discours
S'en fou folie, s'en fou sagesse
Si vous ne m'écoutez vraiment
Avec vos deux oreilles
Avec votre désir
Avec votre patience
Offerte et non vendue
Comme je suis dissocié, je cherche, tel le "Tapin" du Baron de Cracq, à sonner le rassemblement...
Comme vous êtes obsédés par de funestes comptes, vous pensez devoir me couper en morceaux de symptômes, en tranches médico-socio-éducatives, en rondelles accréditables iso 2009; le tout bien rangé et bien clos dans les clapiers ad hoc...
Coucou, m'avez-vous vu? Je suis qui n'est pas là où vous croyez; je suis celui qui est rétif à l'ordonnancement homogène des neurones; je suis celui que mon délire protège des vôtres.
Je suis celui que peu sagement vous nommez fou, sans même savoir de quoi il retourne; et quand je me retourne, j'ai peur, car vous êtes trop de monde: un monde fou!
Ali Aîné, fils morganatique de votre inculture.