Meeting de la Nuit Sécuritaire, Samedi 7 février 2009
Ce sera à Montreuil, à « la Maison de l’Arbre de la Parole Errante » à partir de 14 h. au 9 rue François Debergue à 100 m. du Métro Croix de Chavaux (Ligne 9).
Non ce ne sera pas à l’Hôpital Sainte Anne, dans un amphi, comme cela avait été prévu et annoncé début janvier (http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/edition/contes-de-la-folie-ordinaire/article/140109/annonce-du-meeting-de-la-nuit-securitaire-l).
En effet, mardi 20 janvier, la Direction de Sainte Anne faisait dire au responsable de la réservation des amphis que ce meeting était indésirable dans ses locaux. Interdiction ? Consigne venue de plus haut ? Du ministère ?
Il est vrai que depuis la sanction qui a frappé le Directeur de l’H.P. de Grenoble, la peur, l’inquiétude s’infiltrerait – elle dans l’Administration ? celui de Sainte Anne se préserverait-il ?
Manifestement, le succès de l’événement dérange, inquiète ? En effet plus de 500 personnes se sont déjà inscrites pour participer à ce moment qui augure un événement marquant pour le monde de la psychiatrie.
La question de la folie, de son accueil, de sa question même ferait peut – être enfin bouger. Après une recherche tout azimut, une salle a été enfin trouvée et retenue. Elle a été offerte par les animateurs de « la Parole Errante », La Maison de l’Arbre à Montreuil, Stéphane Gatti et Jean Jacques Hocquard. Titre d’un livre d’Armand Gatti, qui réside dans ce lieu, la Parole Errante a inauguré la Maison de l’Arbre par une exposition sur Mai 68 et ses prolongements, exposition toujours visible actuellement, au titre éloquent : « Comme un papier tue-mouches dans une maison de vacances fermée… » Mai 68, et les années qui s’en sont suivies, ont d’ailleurs vus l’irruption de la question de la Folie en tant que tel, mais aussi son rapport avec le Politique, la remise en cause des pratiques psychiatriques, et dans les deux décennies suivantes un foisonnement d’inventions dans les pratiques, d’alternatives, de développement des pratiques de secteur, mais aussi associatives. Ce vaste lieu, bel espace à deux pas du Métro Croix de Chavaux, est appelé à devenir un espace de rencontres culturelles, d’initiatives créatrices, notamment. La rencontre avec Stéphane Gatti ne doit rien au hasard. Outre son film « La traversée des écoutes à l’hôpital André Breton », une exposition « Lire André Breton à Saint Dizier », il a signé avec toute l’équipe de La Parole Errante, un magnifique travail autour de l’œuvre de Lucien Bonnafé, psychiatre fondateur majeur de la politique de secteur, et du concept de désaliénisme. Ce fut il y a trois ans une expo itinérante entre trois lieux, Morsang sur Orge, lieu des Temps Mélés créé dans le cadre du service de Michaël Guyader, à l’Hôpital de Jour de Bondy, et au centre de jour du Châtelet. Exposition qui s’est doublé d’un site, Lucien Bonnafé, « Écoutes et échos autour du désaliénisme » et « de la psychiatrie de ruines »
http://www.lire-lucien-bonnafe.org/
Rencontre qui ne doit rien au hasard encore, car Armand Gatti a pu présenter, avec l’aide de Fréderic Ferrer notamment à la mise en scène, plusieurs créations théâtrales à l’Hôpital de Ville Évrard, hôpital psychiatrique de la Seine Saint Denis. Cet hôpital dont le Président du Conseil d’Administration, et Vice Président du Conseil Général de Seine Saint Denis, Emmanuel Constant, vient de publier un article remarquable dans Libération de jeudi 22 janvier, « Notre Président aurait-il peur de la Folie ? ».
Avec d’autres personnalités politiques, il sera peut– être présent au meeting du 7 février. Comme tout ceux qui se sentent concernés par ce mouvement, comme un courant d’air frais dans l’étouffoir des renfermements, des résignations, des indifférences, de la politique de la peur.
Paul Machto - Yves Gigou