Billet de blog 27 février 2013

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LA VIE... LA MORT...

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LA VIE… LA MORT...

 E tu, lenta ginestra,

Che di selve odorate

Queste campagne dispogliate adorni,

Anche tu presto alla crudel possanza

Soccomberai del sotterraneo foco

[…] E piegherai

Sotto il fascio mortal non renitente

Il tuo capo innocente:

Ma non piegato insino allora indarno

Codardamente supplicando innanzi

Al futuro oppressor; ma non eretto

Con forsennato orgoglio inver le stelle,

Né sul deserto, dove

E la sede e i natali

Non per voler ma per fortuna avesti;

Ma più saggia, ma tanto

Meno inferma dell'uom, quanto le frali

Tue stirpi non credesti

O dal fato o da te fatte immortali.

(G. LEOPARDI)

… La vie… la mort… Qu’est–ce ? Que sont–ils ces 2 événements majeurs – pour ainsi dire – exprimés au ( : par un ?) féminin ? Oui… Comme la naissance, l’agonie, la maladie.. etc. etc… Combien de mystérieux féminins, dans cette langue… dans la langue française… et dans l’italienne, également… et dans leurs langages,… à leur suite… (Serait–ce cette langue aussi – ces 2 langues ? – un/de si beaux « Continents Noirs », tous à découvrir ?)

Gilles Deleuze disait : « Vous n’attendez pas la mort. Vous l’accompagnez perpétuellement. »

Mais il ne put en attendre l’arrivée… qui tardait… qui tardait… Et – n’en pouvant plus de l’attendre – il se précipita à sa rencontre…

Quelqu’un de très connu, quelqu’un qui aurait dû être avisé (comme l’on dit), me parla – alors – de la « lâcheté » de Gilles Deleuze. Mais quelle lâcheté ? De quelle lâcheté parliez–vous, Monsieur ? Vous : si épris du Pouvoir ?

Mais… Comment l’imaginer, la mort ? Sa propre mort ? Peut–on l’imaginer ? Oh, que non ! Et pourtant…

Je l’ai « imaginée » dans mon « délire », tellement j’ai toujours été hantée, par le  : bien, ou mal mourir. En d’autres mots, ce n’est pas tellement par la Mort, que j’étais hantée, mais dal suo avvicinarsi, dal suo accostarsi. Par le se rapprocher, de cette même Mort. Le venir (le survenir ?) d’elle, auprès de moi. En moi. À savoir : c’est de l’agonie, qui la précède ( : qui peut la précéder ?), que j’étais inquiète.

L’agonia, ce Grand Combat… Ce Combat qui s’entame, se déroulant – si obstiné – en notre propre corps… Or, comment se déroulera, en moi, ce Grand Combat, que nous ne pouvons pas prévoir, sur lequel – souvent – nous n’avons, ni pouvons avoir, emprise aucune ?, ne cessais–je de m’interroger… Oui… Comment se déroulera–t–elle, cette agonia ? La mienne propre ?

Et je crus la vivre, entre autres rêves… ou songes…  Oui. Je crus pouvoir la prévenir… et la pré–vivre…

Ce fut alors que je me rendis dans ma chambre, et que je me couchai dans ce si beau lit en métal argenté, que je possède, fermai les yeux, et attendis…

Oui… J’attendis (naïvement, sottement ?) l’agonie. La mia agonia… L’agonie précédant la Mort. Ma Mort. Mon ultime désir. Et qui m’aurait finalement, et pour ainsi dire, libérée, de tout ce contre quoi j’avais lutté, et contre quoi je luttais même et également… à ces moments–là…

Or – à mes yeux, protégés par mes paupières baissées, closes – elle vint, elle vint à mon appel ! mon agonie. Quieta… Come un petit agneau…Oui...

Je crus sentir mon souffle, devenir léger, léger… Fin. Comme l’on dit, comme  l’on tente de dire et de le désirer, et de le réaliser, en cette respiration toute qui nous vient d’Orïent. Comme si l’on était l’un de ces si beaux animaux : chats, lions, lionnes, tigres, tigresses… et encore et encore… Tout un monde, qui respire du ventre...

Et puis… voilà… cette agonia (qui n’en était pas une) fut par moi vécue comme si elle était la vraie… et une immense douceur, et une également immense tranquillité m’envahirent : m’habitant. (Comme l’on dit.) Ou mieux encore, et pour tout dire : elle me visita, dans la plus absolue des quiétudes. Et alors, cet esprit (l’esprit de mon Bien–Aimé) me dit : 

« Tu vois, Antonella, comment elle est douce, ton agonie, que tu redoutais tant, croyant ne pas savoir bien la réaliser ? »

Je me souviens parfaitement  que je n’ouvris pas les yeux, que je ne levai pas les paupières, à ces Paroles, mais que je souris à peine : doucement. Très doucement. En moi–même. Dans les profondeurs de mon propre cœur. Et de mon âme aussi : heureux (les deux ! corps et âme), d’avoir réussi à le réaliser, ce passage : si difficile ! et avec une si silencieuse douceur…

Là où, loin, si loin de nous, cette Planète Terre s’entêtait à tourner… tournait... tournait… Elle tournait dans les Cieux… en abritant à jamais en elle, autant d’horreurs… Autant de  violences absurdes …

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