JJMU (avatar)

JJMU

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Contretemps

Suivi par 25 abonnés

Billet de blog 23 juillet 2011

JJMU (avatar)

JJMU

Édition de livres, poésie engagée, littérature, éducation populaire, enseignement, formation, stages, ateliers d'écritures, théâtre de l’opprimé

Abonné·e de Mediapart

TANA : Si le Lièvre court après l’Éléphant...

JJMU (avatar)

JJMU

Édition de livres, poésie engagée, littérature, éducation populaire, enseignement, formation, stages, ateliers d'écritures, théâtre de l’opprimé

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

... ce n’est pas pour le frapper, bien évidemment...

Illustration 1
Tana © SnoWit, 2011

C’est une création de Pro Musica, lieu d’expression et de création des musiques actuelles, dont le directeur pédagogique et artistique est le compositeur Dominique Lièvre, installé à Monteux, dans le Vaucluse : « Tana » est le nom donné au spectacle, qui s’est produit sur la scène de l’Espace Senghor, à Morières-lès-Avignon, mardi soir, le 19 juillet 2011, dans le cadre de l’ouverture du festival off hors les murs.

Dire que la prestation était éblouissante, dès la première note, dès le premier son, dès la première voix, et jusqu’à la fin, une heure et demie plus tard, c’est peu dire, car la salle entière, public familial, couples et individuels est restée captivée du début à la fin, laissant aux textes le temps de se raconter au long des pages tournées d’un gros grimoire. Nos yeux autant que nos oreilles ont été saisis, entièrement, par les instruments et par les moments de chœur, ceux des solis, les rythmes précis des musiciens, leur joie manifeste à interpréter ces sonorités d’une langue neuve, totalement inventée à partir des dialectes peuls, touaregs et bambaras, du Mali, dans lesquelles Dominique Lièvre a puisé sa faconde et toute une poésie qui fait mine de sortir droit de mythologies anciennes inspirées réinventant la fondation du monde et des êtres.

D’un point de vue esthétique, c’est une prospection dans la musique mandingue et, plus précisément, dans celle du Mali que les musiciens ont été immergés : le dispositif instrumental se résume à des cordes, du vent et des percussions, parfois corporelles : d’abord, une guitare et oud ; puis, un saxophone, ténor et soprano ; enfin, un traitement sonore électronique...

Le spectacle, composé de 13 tableaux, éclaire des thématiques comme la condition de la femme, notre rapport à l’eau, la transmission et notre rapport à la faune et à la flore.C’est donc une sorte de fable écolo-humanitaire portée par cet ensemble où un rock ethnique rejoint une tradition savante.

Soutenu par le CNV et le Conseil général du Vaucluse, ce spectacle est interprété par l’ensemble « Les Énigmatiques Singers » :

Chanteuses : Dièdre Dubois(ex-Ekova), Malika Alaoui, loesha, Sindie Martinez, Cécile Boffet, Vérene Fay, Armelle Ita...

Instrumentaux : François Garcia (Voice Drums), Jérémie Chouchanian (Saxophone Soprano), Alain Blesing (Oud et guitares).

Dirigés par le compositeur Dominique Lièvre, dont on pourra avoir un aperçu (sous un tout autre registre) dans une précédente création en compagnie d’Hubert Nyssen : Mille ans sont comme un jour dans le ciel…

Quoi qu’il en soit, on peut désormais le savoir : Tana, déesse noire du bord du fleuve, de son souffle igné, embrase nos consciences.

Jean-Jacques M’µ

Le titre et le sous-titre de ce billet sont la transcription de mémoire d’un des textes mis en voix et en musique par le compositeur – qui s’appelle Lièvre et dont le texte intégral est :

Si le lièvre se met en tête

De pourchasser l’éléphant

Évidemment ce n’est pas pour le frapper !

Mais pour faire sa digestion !

Le fou est l’échelle du sage !...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.