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Billet de blog 9 avril 2008

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Liverpool, ou la prédominance de l'organisation tactique sur les qualités techniques

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Dépités, les joueurs d'Arsenal. Prostré, le petit génie de vingt ans Cesc Fabregas. Déçu, le brillant entraîneur Arsène Wenger. Hier soir à Anfield, le club londonien est tombé de haut. En trois confrontations successives, la jeune garde de Wenger n'est pas parvenue à s'imposer face à une équipe quatrième de Premier League et qui a perdu toute chance de disputer le titre de champion à Manchester United.

Si brillant face à Milan au tour précédent, au point d'aller gagner 2-0 grâce à un but incroyable de son prodige espagnol,

Arsenal a perdu dans les dernières minutes une rencontre qui pourrait bien plomber sa fin de saison.
En face, le Liverpool d'un Rafaël Benitez décidément très astucieux, a montré qu'il n'avait pas son pareil pour faire déjouer des équipes pourtant réputées supérieures dans tous les compartiments du jeu.
Depuis des décennies, et l'Olympique lyonnais en fait les frais depuis 2001, une constante s'impose l'échelle européenne : lorsque vient le printemps, la technique ne suffit plus. Les jambes sont plus lourdes, les approximations plus fréquentes. Les replacements se font moins vite. La proportion des buts sur coups de pied arrêté augmente.
Hier, Liverpool n'a pas dominé Arsenal dans le jeu. Gerrard n'a pas livré son meilleur match, Xavi Alonso ne s'est pas imposé, Crouch n'a pas marqué. Mais ils étaient à leur place, bougeaient en bloc. Et c'était beau à voir.
Au final, en ces temps de football mondialisé, privatisé, ce Liverpool pas tout à fait américanisé redonne chaque année un peu d'espoir à tous les amoureux de football élevés à la rigueur italienne aujourd'hui décadente, qui croient encore qu'une équipe bien organisée fera toujours la différence, quelque soit la valeur marchande des professionnels d'en face.