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Ishmaël, de Daniel Quinn, se présente comme un roman initiatique, une fable philosophique et politique, qui doit mener le lecteur à une remise en question de la notion de civilisation. Le récit commence ainsi : un homme répond à une petite annonce qui propose des cours « pour changer le monde ». Il se trouve que le professeur qui a fait diffuser cette annonce est un gorille. S’engagent alors des échanges très socratiques, curieux, déroutants mais profonds entre les deux personnages. Le professeur, à force de questionnements simples, auxquels on a tendance à réponde très vite – mais qui contiennent alors beaucoup d’idées erronées – parvient à faire reculer son élève, très progressivement, sur ses croyances. Sur quoi repose notre civilisation ? Est-elle le modèle idéal ? Est-elle vraiment indispensable ? Quelle est son histoire ?
Que recèle-t-elle en termes de bienfaits et de préjudices ? L’équilibre est-il trouvé ? À l’heure actuelle, il est indispensable de reprendre cette réflexion point par point, et de trouver une issue à la destruction qui se profile. Le gorille est un de nos proches parents, il sera victime de notre aveuglement très prochainement, hors sursaut salvateur de notre part. La phrase en miroir du titre prend alors tout son sens : gorilles et humains ont leur destin lié.