
Jeudi 25 février 2010, l'Université de Bourgogne inaugurait son Centre d' Études Chinoises sous le parrainage de l'artiste peintre Yan Pei-Ming. A 18h, le hall de la Maison de l'Université arborait un nouveau décor : idéogrammes chinois, lampions rouges et or, images de la grande muraille de Chine, pour un lancement placé sous le signe de la convivialité et de l'échange entre les deux pays...
"Un pont entre Dijon et la Chine"
Pour la présidente de l'Université de Bourgogne, Sophie Béjean, ce centre est né d'une nécessité : créer un "pont entre Dijon et la Chine", à l'heure où cette puissance asiatique est en pleine ouverture sur le monde. Le Centre d'Études Chinoises fonctionne déjà depuis un an 1/2. Aujourd'hui, l'Université de Bourgogne affiche un partenariat avec douze grandes universités chinoises, comme celles de Pékin, Shanghaï, Beijing ou Wuhan. Les formations proposées dans le cadre des partenariats interuniversitaires sont variées : programme PAGE de l'Institut d'Administration Economique et Sociale, pionnier des programmes de coopération avec la Chine ; l'ingénierie automobile (Nevers) ou encore la littérature et l'informatique.
Depuis deux ans, le nombre de cotutelles de thèses déjà réalisées entre les deux pays a permis à l'université d'être sélectionnée comme membre du Collège doctoral franco-chinois. Celui-ci regroupe les universités les plus investies dans la coopération entre les deux pays. Il facilite et finance en partie la réalisation de thèses en cotutelle. Avec ce centre d'études chinoises, l'Université de Bourgogne se dote d'un "outil à la hauteur de ses ambitions". Le centre devient un "symbole de l'ouverture de l'Université de Bourgogne à la Chine", fondé sur des "échanges scientifiques, culturels et conviviaux". Pour Safia Ibrahim-Otokore, vice-présidente de la région Bourgogne : "la Bourgogne est placée sous le signe de l'ouverture, nous avons répondu présent au projet (...). C'est affirmer que nous voulons une région ouverte sur le monde".
Des différences culturelles enrichissantes
La représentante de l'ambassade de Chine n'a pas hésité à lire un texte en français alors qu'il était écrit chinois. Une "performance" qui illustre à merveille l'objectif du centre d'études. Elle salue elle aussi l'initiative de l'Université de Bourgogne : "Ce centre d'études est un événement heureux dans le monde de l'enseignement chinois en France". Aujourd'hui, l'Université de Bourgogne compte déjà 300 étudiants chinois sur son campus. En France, plus de 449 établissements scolaires dispensent des cours de chinois et totalisent plus de 44.000 élèves tout niveau confondu. Selon elle, le "centre est le plus attractif de la région" et grâce à lui, "l'enseignement français et chinois entre les deux pays a de très belles perspectives".
L'objectif du centre pour Sophie Béjean est "l'enseignement de la langue, de la culture mais aussi un lieu de préparation des mobilités étudiantes et enseignantes vers le Chine", grâce à des séjours croisés ou des cotutelles de thèses. Les enseignements dispensés se déclinent entre des cours de langues et de culture. Des sessions sont réservées à la pratique de la langue, enrichies de vidéos et de tables rondes pour aborder l'histoire, la philosophie, l'art et les costumes. De quoi découvrir la culture chinoise dans toute son ampleur. Des activités connexes, telles que des échanges binomiaux sont assurés pour organiser les conférences ou les colloques annuels du centre d'études. Un bar chinois facilite les échanges conviviaux entre les étudiants. Tous les ans, des festivités se déroulent sur le campus, comme la fête du nouvel an chinois, placée cette année sous le signe du tigre. Le centre d'études a son siège principal dans la grande salle du rez de chaussée du bâtiment Sully.
Xia Chen-Perdereau assure une partie des cours de chinois et de la culture. En présentant l'équipe pédagogique et l'équipe animation du centre, elle souligne surtout "l'esprit d'entraide" qui l'anime. Les anciens étudiants aident les nouveaux, tel est le principe. Le témoignage d'étudiants chinois en France ou de Français en Chine met l'accent sur la richesse des échanges culturels. Car le centre ne se résume pas à un simple enseignement de la langue chinoise pour ces étudiants. "Nous enrichissons nos différences", explique une jeune étudiante, heureuse que son amie chinoise l'initie à des cours de cuisine asiatique par exemple.
Yan Pei-Ming, un parrain emblématique
Enfin, qui d'autre que Yan Pei-Ming pouvait parrainer ce centre d'études ? Cet artiste peintre est la figure emblématique d'une très belle réussite artistique entre Dijon et la Chine. Né à Shanghaï en 1960, il s'exile à Dijon en 1980. "Trente ans après mon arrivée à Dijon, je suis heureux de parrainer ce centre d'études. De 1980 à 1981, j'ai suivi des cours au Centre international d'études françaises, puis j'ai étudié aux Beaux-Arts de 1981 à 1986." Ce cursus lui a permis d'apprendre la langue française.
Pour lui, ce centre d'études "est ouvert à tous les étudiants intéressés par la Chine. Il donne accès à la culture chinoise et favorise les échanges entre les deux pays. C'est un pont entre Dijon et la Chine, après il est important de faire un stage ou un séjour en Chine pour bien maîtriser la langue". Sophie Béjean est très heureuse de ce parrainage : "Yan Pei-Ming est un artiste international pour lequel j'ai une grande admiration et une grande amitié, son parrainage marquera la réussite du centre".
Aujourd'hui, Yan Pei Ming se dit à la fois dijonnais et chinois. Il part samedi même à New-York, dans le cadre de l'exposition des Pleurants, pour faire rayonner l'art dijonnais à l'international.
Infos pratiques
Centre d'Etudes Chinoises
Résidence Pavillon Sully
11, rue Edgar Faure - Dijon
