
Mercredi 2 décembre, plusieurs associations en faveur de la Palestine étaient présentes au centre ville de Dijon, afin de sensibiliser les Dijonnais au sort de Bil’in, village palestinien séparé par un mur. Abou Alaa Mansour, habitant du village, était à Dijon aux côtés des associations. L’occasion pour dijOnscOpe d’avoir son sentiment sur ce mouvement dijonnais...
Rendez-vous mensuel respecté
Comme tous les mois depuis septembre 2006, les partisans de la cause palestinienne, 18 associations au total, étaient au rendez-vous place François Rude pour soutenir la petite ville de Bil’in. Le rassemblement a d’ordinaire lieu le vendredi mais il avait été exceptionnellement avancé de deux jours pour pouvoir compter en ses rangs Abou Alaa Mansour, un quadragénaire Palestinien venu en France pour quelques jours histoire de raconter l’objet de son tourment : son village natal, Bil’in.
Un mur dans un village
Bil'In, c’est cette petite contrée de Palestine coupée en deux par un mur depuis 2004. Face à cette situation, la population s’est mobilisée. Cette "barrière de séparation" est édifiée par Israël depuis 2003 sous le nom de "clôture de sécurité" afin d'empêcher toute "intrusion de terroristes palestiniens" sur le territoire israélien. Cette "barrière" est très contestée, y compris de l'"autre côté" puisqu'en septembre 2007, la Cour Suprême israélienne a jugé à l’unanimité que le tracé du mur portait préjudice aux habitants de Bil’in et qu’il devait être modifié.
Une marche hebdomadaire pour la paix
Pour s’opposer au mur dont le tracé empiète sur les propriétés de nombreux Palestiniens, un comité rassemblant les habitants palestiniens de Bil’in mais aussi des Israéliens s’est créé. Chaque semaine, une manifestation défile dans les rues de la petite ville, une marche pacifique qui, selon Abou Alaa Mansour, rassemble des personnes de toutes origines : "Depuis cinq ans, nous organisons une manifestation ; ce rendez-vous hebdomadaire a toujours eu lieu. On trouve des Palestiniens de Bil’in mais aussi des Occidentaux et des Israéliens du Mouvement de la paix. Il y a parfois près de 600 personnes qui y participent."
Des Dijonnais à Bil’in
Un certain nombre de militants dijonnais sont même allés à Bil’in participer à la marche du vendredi. C’est le cas de Jean-Gabriel Jacquemond, membre de l'association France Palestine solidarité Côte-d’Or : « Il y a trois ans, je suis allé avec ma femme à une conférence internationale à Bil’in. Pendant deux jours, nous avons marché. On s’est ramassé quelques gaz lacrymogènes. » Françoise Faitot, présidente du Mouvement de la Paix à Dijon, a partagé une expérience similaire en avril 2008 : « La marche pacifique était très bon enfant. Il y avait beaucoup de drapeaux de toutes les couleurs, de nombreux symboles de paix et des gens sont venus de partout. Plus on avançait, plus il y avait de gaz lacrymogènes. Il y a eu 25 blessés ce jour-là ».
Des militants convaincus
Retour à Dijon et, même si les militants ne sont qu’une vingtaine, force est de constater que chacun soutient fermement les habitants de Bil’in. Daniel Noisette, président du Mouvement pour une Alternative Non-violente, est à l’origine de cette rencontre hebdomadaire : "Nous sommes les seuls en France à avoir ce rassemblement. Depuis 2007, les Sables-D’olonne organisaient une action mais ce n’est plus le cas. (...) Avec ce rassemblement, nous informons les Dijonnais de la situation grâce aux panneaux et drapeaux de paix".
« C’est extraordinaire ce rassemblement »
Effectivement, les militants s’activent autour des passants pressés. Ils distribuent des tracts et récoltent des signatures pour les pétitions. Si le mouvement ne semble pas attirer foule ce soir-là, le rassemblement n'en reste pas moins symbolique. Pour Abou Alaa Mansour, les actions comme celles de Dijon sont importantes car "elles réduisent la violence des Israéliens." Le Palestinien gardera en tout cas de bons souvenirs de son passage à Dijon : « C'est extraordinaire ce rassemblement : il représente le soutien du peuple français aux Palestiniens. C’est ce qu’attendent les Palestiniens ».
