L'été, faudrait-il éloigner du centre-ville de Dijon les personnes qui "trainent" dans la rue ? Lors du dernier conseil municipal du 27 juin 2011, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, a annoncé le lancement d'un nouveau dispositif relatif aux sans-abris pour l'été. Géré par la Société dijonnaise de l'assistance par le travail (Sdat), et initié par la municipalité, le dispositif "Acor été" se situe à la croisée des politiques sociales et des mesures en faveur de la tranquillité publique. Cette année, la mairie de Dijon a décidé d'ouvrir un second local d'accueil à destination des personnes Nous privilégions une réponse sociale..."
"Il ne s'agit pas d'interdire à quiconque de s'asseoir sur un banc public dans le centre-ville", précise Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon, en charge de la solidarité et de la santé. Le plan "Acor été" est un renforcement de l'action menée toute l'année par la municipalité à destination des personnes en errance dans le centre-ville de Dijon. "Plutôt que de les laisser livrés à eux-mêmes dans la rue, nous leur proposons un espace d'accueil où ils ont la possibilité de prendre une douche, de laver leur linge, de préparer leur repas mais surtout d'être accompagnés par des travailleurs sociaux", explique Françoise Tenenbaum.
Entré en vigueur depuis 1er juin pour une durée de quatre mois, soit jusqu'au 30 septembre 2011, le dispositif "Acor été" répond parallèlement à un objectif de tranquillité publique et l'adjointe au maire ne s'en cache pas. "L'été, les personnes en situation d'errance sont plus nombreuses à Dijon et les risques de troubles à l'ordre public se trouvent augmentés. Ça et là, des disputes voire même des bagarres éclatent en centre-ville et les riverains comme les commerçants se plaignent de cette situation, sans parler des touristes", constate l'adjointe au maire.
Loin des centres-villes
D'après l'Insee, le nombre de personnes sans domicile fixe (SDF) s'élèverait en France à quelques 250.000 personnes en 2011. La volonté des municipalités d'éloigner des centres-villes ces personnes susceptibles de porter atteintes à l'ordre public n'est pas nouvelle. Le dispositif "Acor été", initié en 2009 et géré par la Société dijonnaise de l'assistance par le travail (SDAT) en est déjà à sa troisième année et privilégie "une réponse sociale plutôt qu'une réponse de police, qui ne serait pas adaptée", explique l'adjointe de François Rebsamen.
A l'aune des chiffres de fréquentation du centre d'accueil pour 2010, Françoise Tenenbaum se dit satisfaite de l'initiative prise par la municipalité. "Plus de 350 personnes ont été approchées par les maraudes du Sdat et 216 sont allées au centre d'accueil, [ndlr : situé quai Gauthey, le long du canal de Bourgogne, au sud du centre-ville], soit une augmentation de fréquentation de 145% par rapport à la première année". Pour autant, le nombre de personnes n'ayant pas souhaité se rendre au centre d'accueil n'est pas connu.
Un nouvel espace temporaire
"La plupart des personnes concernées par ce dispositif ne sont pas des sans-abris ; il ne faut pas confondre les personnes qui vivent dans la rue avec celles qui sont dans la rue à la journée", explique l'adjointe chargée des politiques sociales qui ajoute que nombre de personnes accueillies à la journée disposent en fait d'un logement mais sont désœuvrées et ne supportent pas la solitude. "Au centre d'accueil, ces personnes sont prises en charge par des travailleurs sociaux spécialisés en vue de leur réinsertion", insiste Françoise Tenenbaum.
Cette année, en plus du local quai Gauthey, la municipalité a mis sur pied l'espace Kennedy, un autre centre de jour, distant d'environ 300 mètres. Lui-même réalisé en extérieur à partir d'éléments modulaires, l'espace Kennedy comporte notamment une grande salle, un espace cuisine, un espaces d'activés. Il dispose également d'un vestiaire et offre la possibilité de se connecter à internet.
- infOs pratiques :
Centre d'accueil quai Gauthey, du mardi au vendredi, de 11h à 14h ;
Centre d'accueil Kennedy, du mardi au samedi, de 13h à 18h30.