Depuis 1964, l’anthropologue passait toutes ses vacances dans sa propriété de Lignerolles, petit village de 50 habitants du nord Côte-d’Or. C’est là qu’il a été inhumé mardi dernier. Denis Cornibert, le maire de la commune, revient en quelques mots émouvants sur une amitié de 45 ans...
Un homme apprécié
Denis Cornibert, le maire de la commune connaissait bien l’ethnologue : « Claude entretenait avec la population d’excellents rapports tout en restant très distant. C’était un homme très affable, discret et courtois. Il venait dans sa propriété pour écrire et se ressourcer. »
Au cours des années, d’étroits liens d’amitiés s’étaient noués entre les deux hommes : « Claude Lévi-Strauss faisait partie de la famille. Avec sa disparition, c’est une page d’histoire de notre village qui se tourne mais aussi 45 ans d’amitiés. » Denis Cornibert fut le premier à connaitre le grand homme lors de son arrivée dans le village dans les années 1960: « J’avais 15 ans à l’époque, j’ai été chargé de lui apporter un appareil ménager. Il s’est avancé vers moi et m’a dit : « Je vous prie de m’excuser jeune homme, je n’ai pas de quoi vous offrir à boire », il m’a tendu la main et m’a offert un généreux pourboire, mon tout premier. Cela m’a beaucoup marqué ».
Un amoureux de la nature
On connaissait le professeur, l’anthropologue et l’écrivain mais Denis, lui, se souvient surtout de l’amoureux de la nature, du ramasseur de champignons, du promeneur tranquille : « Claude adorait se promener dans les forêts du Morvan. Il connaissait parfaitement les champignons et vérifiait s’ils étaient bons avec son dictionnaire. » La disparition de son ami, le maire du village en a été informé très rapidement : « sa mort a été tenue secrète. Son fils Matthieu m’a contacté pour qu’elle ne soit pas divulguée. Claude Lévi-Strauss tenait à ce que ses obsèques se passent dans l’intimité. Il a été inhumé à Lignerolles mardi mais il est mort depuis vendredi. Sa femme et son fils continueront à venir dans la propriété de temps en temps ».
