dijOnscOpe

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Dijon / Bourgogne

Suivi par 18 abonnés

Billet de blog 6 novembre 2009

dijOnscOpe

Abonné·e de Mediapart

Des affiches contre l’homophobie : une action insuffisante ?

dijOnscOpe

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mardi 3 novembre, Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur a fait le point sur la campagne de lutte contre l’homophobie. Depuis le mois de juin, elle prend la forme d’affiches sur les murs des universités. La ministre a décidé d'écrire aux présidents des écoles de l'enseignement supérieur pour souligner le caractère institutionnel de cette campagne. Elle a également réaffirmé son désir de l’intensifier : « Au mois de juin dernier, nous avons diffusé 20 000 affiches dans les universités et 20 000 affiches dans les associations. Mais je voulais que cette campagne puisse réellement s’installer dans nos établissements et je m’étais donc engagée auprès des associations à la relancer en cette rentrée. » Comment cette campagne d’affichage est-elle perçue par les milieux associatifs dijonnais ? dijOnscOpe est allé à leur rencontre ...

Un constat : Une campagne utile mais insuffisante


Les associations contactées au sujet de la campagne d’affichage contre l’homophobie tiennent à peu près le même discours. Si toutes pointent l’utilité d’une telle action, elles regrettent néanmoins que la lutte contre l’homophobie ne soit pas plus importante. Le syndicat Unef est le relais d’information et de campagnes de l’association CIGaLes (Centre LGBT Dijon Bourgogne) sur le campus. Damien Daias, président du syndicat, dénote le faible impact de ces affiches : « Je ne pense pas que la portée de cette campagne soit très grande. Il faut surtout aller sur le terrain, parler aux étudiants. Ce travail, ce sont les associations qui le font. » Et de rappeler que l’homophobie est bien présente sur le campus, comme dans tous les domaines de la société : « L’université a beau être le lieu des savoirs, l’homophobie est présente. Certaines attitudes réactionnaires se manifestent sur le campus telles que les affiches sexistes. »

Une journée du 17 mai délaissée...


Amandine, présidente de Glub (association Gay et Lesbienne de l’Université de Bourgogne) note cependant que les mentalités évoluent et que si l’homophobie est bien existante sur le campus dijonnais, elle reste relative : « Bien sûr, il y a des moqueries par rapport aux homosexuels mais l’homophobie n’est pas très développée. » La jeune femme regrette surtout que la campagne ait été lancée avant les vacances d’été et un mois après la journée mondiale de lutte contre l’homophobie [le 17 mai]: « Envoyer les affiches un mois après la journée de lutte contre l’homophobie, c’est ne pas reconnaitre cette journée et ridiculiser nos actions. On attendait une présence du gouvernement ce jour-là pour nous soutenir, pas un mois après pour se rattraper. D’un coté le gouvernement fait des choses contre l’homophobie mais de l’autre, il ne cherche pas à s’engager, ne donne pas de réponses concrètes sur le mariage ou l’adoption par les homosexuels par exemple. Je trouve qu’il y a des points plus essentiels qu’une campagne d’affichage. Pour que les mœurs évoluent il faut que les lois évoluent également. » Romain Chappaz l’un des dirigeants de CIGaLes est du même avis : « Le gouvernement n’a pas intégré la date du 17 mai dans son agenda officiel. S’il le faisait, cela déboucherait sur des cérémonies et des actions subventionnées. Pour le moment, la journée du 17 mai a lieu grâce aux associations... »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.