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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 13 mars 2010

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Energie : Le retour en grâce du bois

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Pour un citadin, le feu de bois évoque davantage des bûches qui crépitent dans une cheminée pendant un week-end à la campagne qu’un moyen de chauffer son appartement. Cela pourrait changer. Les projets de valorisation du bois énergie sont désormais légion et l’offre se structure, y compris au sein du Grand Dijon. Exemple avec l'entreprise Bioval Environnement, à Quetigny (21).

Un symbole de la politique bois énergie


La jeune pousse vient de convaincre le fonds d’investissement Amundi de lui octroyer deux millions d’euros pour développer son offre de plaquettes forestières. Son métier : acheter du bois brut, le broyer, le faire sécher puis le proposer comme combustible aux grandes chaufferies comme alternative au gaz et au fioul. La société ne cache pas son ambition : elle ne collectera que du bois local (dans un rayon de 150 km), mais elle ira chercher ses clients beaucoup plus loin. Avec les dents comme dirait l’autre ! Pour avoir un accès à la Saône, au rail et à l’autoroute, Bioval construira d’ici un ou deux ans une plate-forme logistique sur le technoport de Pagny, dans le sud-est du département.

Un projet d’ampleur


L’annonce de Bioval suit de quelques semaines celle du Grand Dijon. L’agglomération va profiter des travaux de voirie du tramway pour déployer un vaste réseau de chaleur alimenté par des chaufferies bois. Sans doute l’un des plus importants en France, sinon le plus important. On ne parle plus ici de cheminée à la campagne, mais bien d’alimenter en eau chaude les radiateurs et les salles de bain d’immeubles entiers aux Grésilles, à la Fontaine d’Ouche ou à Quetigny. De grands établissements s’ajouteront à la liste des clients : la clinique du parc Valmy, le CHU ou l’université... Qui se chauffe aujourd’hui entre autre avec du charbon ! L’agglomération devrait profiter des nouvelles installations pour valoriser ses propres déchets végétaux dont elle doit aujourd’hui payer la mise en décharge. Et c’est promis, le réseau de chaleur ne fonctionnera qu’avec du bois local.

Des lendemains qui déchantent pour les forestiers ?


Du côté des forestiers, on semble armés pour répondre à la demande. En Haute Côte-d’Or, le taux de boisement atteint presque 35 % et le prélèvement annuel moyen est largement inférieur à la croissance des forêts. Leur gestion durable et le fait de brûler davantage de bois n’ont donc rien d’incompatibles ! Encore faut-il que les acteurs locaux trouvent leur place dans la filière qui se met en place. Ce qui ne peut pas se faire naturellement. Pour le réseau de chaleur dijonnais, il sera par exemple difficile d’intégrer les petits producteurs. « Ce sont les grosses structures qui peuvent répondre aux appels d’offres, regrette Denis d’Herbomez, un forestier qui fournit plusieurs chaufferies du Pays Châtillonnais. Nous, on ne rentre pas dans le cadre parce qu’on ne sait pas remplir les dossiers. Ce n’est pas notre métier ».


C’est sans doute ce qu’a pressenti Bioval Environnement. Les grands projets auront besoin de grands fournisseurs.

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