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Billet de blog 15 octobre 2009

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«Touchez pas à mon numéro!»

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Les voitures d’occasion sont heureuses : elles vont comme les neuves, bénéficier des nouvelles plaques d’immatriculation ! Leurs propriétaires, pourront en cas de changement d’adresse, ou toute autre modification affectant la carte grise, choisir le nouveau système d’immatriculations. En revanche, s’il n’y a aucune raison particulière de modifier sa carte grise, l’immatriculation actuelle pourra être conservée jusqu’au 31 décembre 2020 maximum. Mais qu’on se rassure, tous comme les neuves, les occasions pourront arborer fièrement sur leur plaque, le numéro de département de leurs choix. Et heureusement, car la plupart des conducteurs tiennent fortement à cette revendication départementaliste : pas question de toucher à leur numéro !

Un combat acharné
Le plus vindicatif est probablement Bernard Depierre, député de Côte-d’Or. Les fiers conducteurs peuvent le remercier : c’est en partie grâce à lui que le numéro de département a toujours sa place sur la plaque. Son combat pour la sauvegarde du numéro sur le capot, il l’a mené de front avec plus de 200 députés aussi acharnés que lui au sein du collectif « Jamais sans mon département » : « On a pesé sur les décisions du gouvernement, on s’est battus pour que le numéro du département soit gardé et on ne le regrette pas !» Et lorsqu’on demande à Bernard Depierre pourquoi avoir mené avec tant de conviction ce combat, voici ce qu’il nous répond : « Appartenir à un département, c’est appartenir à une communauté de vie ! » Et bien, il est vrai que soudain tout s’explique. Et qu’en pensent les conducteurs quotidiens ? Pour le savoir, rien de plus simple, posons la question à l’équipe dijOnscOpienne.


Deviner les numéros de département : une habitude qui vient de loin
Premier constat : beaucoup tiennent à leur numéro. Mais les raisons invoquées varient selon les individus. Cyril par exemple fait vibrer notre corde nostalgique : « « grâce aux plaques d’immatriculations quand j’étais petit, je connaissais tous les départements. Aujourd’hui les gens sont de plus en plus ignorants à ce sujet. Le manque de visibilité du numéro ne risque pas d’arranger les choses. » Cet aspect sentimental est partagé par plusieurs de ses collègues. Sabine, avoue deviner les numéros de département depuis son plus jeune âge, elle nous fait toutefois une déclaration fracassante : « j’essaye de deviner mais je n’y arrive pas toujours... à vrai dire jamais ».


Il n’est pas de taille
Bon qu’ils se rassurent, le numéro est toujours là. Le seul problème c’est qu’il est plus petit et donc moins visible qu’autrefois. Monsieur Depierre lui-même n’a rien pu y faire : « Nous n’avons pas réussi à obtenir un numéro parfait. Le numéro de département est en effet bien moins grand que les autres signes ». Et cette différence de taille n’est pas sans inconvénients. Greg par exemple, malgré des lunettes efficaces ne parvient pas à discerner les numéros : « je ne suis pas content de la taille, on ne voit vraiment pas grand chose. » Christophe le commercial de l’équipe partage cet avis : « les numéros ne sont pas assez visibles, cela peut être embêtant pour demander son chemin à quelqu’un de la région. »


Changer le numéro de département pour éviter des ennuis
Autre constat établi par beaucoup de DijOnscOpiens : le manque de fiabilité du nouveau système. Et oui, désormais chacun peut choisir la contrée de son choix. Vous en avez assez de votre département ? Choisissez l’identité automobile qui vous plait ! Ce serait selon Cyril une mode très répandue chez nos amis d’Ile de France : « les 93 et 75 sont nombreux à changer de numéro de département pour ne plus être embêtés lors de déplacements hors de leurs régions. La plaque de la voiture ne correspond plus à l’identité de la personne. » Jérémie s’alarme quant à lui du succès des régions « rebelles » : « beaucoup de personnes vont choisir un département Breton ou Corse « pour faire classe ». »


« Je préférerai mettre une citation de mon choix plutôt qu’un numéro de département »
Ainsi donc, les numéros de départements sur les plaques d’immatriculation ne laissent personne indifférents. Enfin presque... Jonas affirme « n’en avoir rien à faire » et préférer pouvoir choisir entre des dessins ou des citations pour orner sa plaque. Quant à Raphaël, son avis est des plus clairs et pragmatiques : « le numéro n’a pas d’importance, l’essentiel c’est d’avoir une voiture qui roule ». Les deux dijOnscOpiens ne seraient donc pas dans l’air du temps. L’entreprise « Jamais sans mon département » en apporte la preuve formelle. Créée en 2008 lorsque la disparition du numéro départemental sur la plaque était annoncée, elle propose à la vente de grands autocollants avec le numéro de département son choix, à coller fièrement au dos de sa tuture. Selon le directeur Alex Bolbalian, le succès ne s’est pas fait attendre : « nous avons créé cette entreprise en constatant qu’il y avait une forte demande pour ce genre de produits. Depuis, le succès ne s’est jamais démenti. Nous vendons mêmes des stickers en Belgique et au Canada. »
Et devinez quels numéros de départements sont les plus demandés ? Et non, malheureusement il ne s’agit pas de la Côte-d’Or mais des Bouches-du-Rhône et du Nord, les numéros 13 et 59. Mais n’allez pas croire que les Côte-d’Oriens n’en ont cure... « le 21 pour sûr qu’on y tient ».

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