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Billet de blog 16 janvier 2010

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Drogue & alcool : La Bourgogne vice-championne de France

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"En Bourgogne, on n'a pas de montagnes mais on a une sacrée descente !" : Voilà en somme ce qui ressort de l'enquête "Escapad" mené par l'Office Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT). A 17 ans, 22% des garçons et 3% des filles avouent consommer régulièrement de l'alcool, c'est-à-dire plus de 10 fois par mois… Des pratiques loin d'être binge drinking" (= hyperalcoolisation), soit une sorte de grande cuite ou défonce express. 22% des garçons et 3% des filles avouent boire régulièrement de l'alcool, c'est-à-dire au moins 10 fois par mois. Cette pratique du "binge drinking" vient tout droit du Royaume-Uni et de l'Irlande, où ce phénomène est considéré comme un problème de santé publique. En France, en revanche, il ne se développe que depuis quelques années. Soirées sponsorisées par des fabricants d'alcool, open bars, etc. : tous les moyens sont bons pour attirer une clientèle toujours plus jeune et qui se féminise de plus en plus.


Aujourd'hui, même si les cocktails style premix (mélange d'alcool et de soda) ont le vent en poupe, ce sont les alcools forts, type whisky ou vodka, qui ont la faveur des jeunes adolescents à la recherche de sensations fortes, de cet état de transe symptomatique du "défoncé". Le coma éthylique ou les complications corporelles, psychologiques ou sexuelles diverses évitées, ce phénomène, s'il se répète dans la durée, peut vite se transformer en addiction...

Personne n'est à l'abri !


Chaque année, Emmanuel Benoit voit défiler plusieurs centaines de personnes dans ses services de la Société d'Entraide et d'Action Psychologique (SEDAP). Fondée en 1977, cette association comprenant 43 salariés prend en charge les usagers sujets à des conduites addictives illicites mais aussi licites : alcool, drogues, jeux de hasard ou en ligne, achat compulsif,... Dans ce domaine, on parle d'addiction lorsqu'il est impossible de se passer d'un produit ou d'un comportement malgré ses effets nocifs sur la santé ou la vie sociale même de l'individu. L'alcool est la substance psychoactive la plus utilisée en France, agissant sur le cerveau pour provoquer un effet de dépendance.


Paradoxalement, c'est au domicile parental que débute souvent le processus : des fonds de verres aux belles cuites, il n'y aurait donc qu'un pas que peu de personnes soupçonnent. Dans sa batterie d'outils, l'association dispose de divers services répartis dans tout Dijon et même d'un camping-car, qui sillonne la Côte d'Or. Un camping-car particulier puisqu'en partenariat avec les pharmaciens, il propose un service d'échange de seringues pour éviter les contaminations par le SIDA notamment. Un moyen de prévenir une des issues fatales de l'usage des drogues au sein d'une même communauté.


D'autres partenariats sont mis en place, notamment avec l'adosphère de Dijon et le Conseil Général, histoire de décliner dans certains collèges et lycées de l'agglomération des animations préventives. Malheureusement, toujours selon l'OFDT, la France figure parmi les pays les plus consommateurs de cannabis en Europe, tant chez les jeunes adultes que les adolescents.

Encore trop de banalisation


En 2009, une centaine de jeunes, âgés parfois de 15 ans, ont été pris en charge par l'association ainsi que leur famille dans certains cas. Diagnostique, intervention d'un médecin, d'un psychologue, d'un éducateur ou d'un sophrologue selon les cas, la SEDAP propose de façon gratuite et anonyme une palette d'outils très différents pour une prise en charge qui varie de quelques mois à plusieurs années. En 2008, 49% des garçons et 40% des filles de 17 ans avaient déjà expérimenté au minimum une fois le cannabis (1 garçon sur 10 affirme en "sniffer" régulièrement, soit plus de 10 fois par mois).


L'usage des drogues semble décroitre depuis 2005, excepté l'expérimentation de poppers. Phénomène branché du moment, 1 Bourguignon sur 7 a déjà tenté l'expérience des poppers, substances à inhaler aux vertus euphorisantes. Mais ce qui inquiète davantage Emmanuel Benoit, c'est la banalisation de la drogue dès le plus jeune âge. Ainsi, explique-t-il, l'association mène des actions de préventions dans les établissements scolaires, l'objectif étant de retarder la date de la première consommation.


Mais pour ces jeunes, l'alcool ou les drogues sont des substances quasi banalisées ; certains en ignorent même l'interdiction. Il faut changer les mentalités dès ce moment-là. Une fois au lycée, les comportements sont très hétéroclites et il est impossible de dresser un portrait type du lycéen vis-à-vis des drogues et autres substances addictives. La prévention et l'éducation restent donc, selon le directeur de la SEDAP, le moyen le plus efficace pour prévenir les problèmes. Les chiffres de la police Nationale ne devraient être communiqués que dans quelques jours, mais nul ne doute qu'ils viendront confirmer cette enquête.

Besoin d'aide ?


N°Verts
* Drogues Alcool Tabac Info Service : 0 800 23 13 13
* Ecoute alcool : 0 811 91 30 30
* Ecoute cannabis : 0 811 91 20 20 (Ouvert 24h/24h, 7j/7j, accueil téléphonique anonyme et gratuit)

Organismes


Centre d’Accueil Santoline/SEDAP

1 rue Toutain - Mirande
21000 DIJON
Tél. / Fax : 03 80 65 20 47
www.drogues-sedap.com | santoline@addictions-sedap.fr
Centre d’Accueil Tivoli/SEDAP

17 rue du Chaignot
21000 DIJON
Tél. / Fax : 03 80 30 46 16
tivoli@addictions-sedap.fr


SEDAP
Service administratif et centre ressources :
30 boulevard de Strasbourg
21000 DIJON
Tél. : 03 80 68 27 27 - Fax : 03 80 68 27 20
sedap@addictions-sedap.fr

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