Après avoir rencontré préfet et parlementaires la semaine dernière, les agriculteurs ont répondu présents hier vendredi 16 octobre, à l’appel de la FNSEA, le premier syndicat agricole français. A Dijon comme partout en France, la journée fut très compliquée pour les automobilistes : les agriculteurs sont sur la paille et l'ont fait savoir. Retour en images...
"Paysan je suis, paysan je reste !"
Entrée ouest de Dijon, Rocade Sud et Toison d'Or, les agriculteurs ont décidé de frapper fort vendredi 16 octobre pour manifester leur mécontentement. De toute la région, 150 tracteurs et plus d'un millier de personnes (2 000 selon les organisateurs) ont fait le déplacement pour exiger une année blanche mais aussi la remise en place d'une certaine régulation et un véritable plan de relance de l'agriculture de 1,4 milliards d'euros. Réunis Place de la République, les syndicats (FDSEA et Jeunes Agriculteurs) ont invité les élus à les écouter, sans les autoriser à prendre la parole, afin de mesurer l'ampleur de la situation. Un cri de détresse pour nombre d'entre eux : "Vous représentez le peuple, nous vous avons élus, alors aidez-nous à obtenir notre année blanche !", explique l'un d'eux. Parce que "leur terre, ils l'aiment et veulent la garder". Un ultimatum de 8 à 10 jours a été fixé, suite à quoi, ils passeront aux actes si rien ne change...
Une répétition générale ?
En France selon la FNSEA, ils étaient près de 52 000 hommes, 7 000 tracteurs et 1 000 animaux... Pas de bête à Dijon mais des échauffourées en marge du rassemblement entre les forces de l'ordre et les agriculteurs. Comme le matin sur les différents points de blocage, la Place de la République a été le théâtre d'incendies mais aussi d'échanges assez musclés avec les CRS. Flashs-ball et gaz lacrymogènes contre pneus brulés, poubelles, purins et lisier, soit plus d'une heure de tension avant que les agriculteurs ne regagnent finalement les extérieurs de la ville. Une véritable scène d'émeute pour un épandage citadin peu élégant mais percutant. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, estime que cette opération est une victoire et en appelle à "la présidence de la République pour obtenir des mesures concrètes". Même succès selon Bruno Le maire, ministre de l'agriculture, qui avoue "ne pas être surpris" par l'ampleur de la mobilisation : " Il faut entendre cette inquiétude et y répondre."
Et comme pour assener un dernier coup de massue, les agriculteurs avaient décidé de rassembler près de 2 tonnes de nourriture, non pas pour les déverser face à la Préfecture, mais pour les offrir à la Banque alimentaire, histoire de rappeler qu'en cette journée mondiale de l'alimentation, un milliard de personnes ne mangent pas encore à leur faim ...
