
Terminant son tour de France de campagne électorale, Laurence Parisot, présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef) était de passage à Dijon mercredi 16 juin 2010. Accueillie à la maison des entreprises par Pascal Gautheron, président du Medef en Côte-d'Or, elle s'est exprimée devant une centaine d'adhérents, faisant le bilan de son premier mandat et exposant les projets de son probable second : le conseil exécutif de l'organisation patronale a en effet voté unanimement en faveur de son renouvellement pour un nouveau mandat de trois ans début juin. Aussi, sa réélection le 1er juillet 2010 lors de l'Assemblée générale du Medef n'est qu'une formalité puisqu'elle est la seule candidate à sa propre succession ! dijOnscOpe a retenu quelques phrases phares de son discours pour faire jouer les Dijonnais...
La règle du jeu "Qui a dit ?"
La question posée aux badauds dijonnais était : "Une personnalité d'ordre nationale était de passage à Dijon mercredi 16 juin 2010 et a déclaré : .... Selon vous, qui est-ce ?".
* Qui a dit : "Nous avons été sur tous les fronts. Nous nous sommes battus quotidiennement, bec et ongle. Cela, pour défendre une politique économique différente."
- La réponse : "N'importe quel membre du gouvernement aurait pu dire une banalité pareille", Mathieu, 25 ans.
- Dans le contexte : "Nous avons lancé une véritable métamorphose, une mutation même, du mouvement patronal. Nous avons été sur tous les fronts. Nous nous sommes battus quotidiennement, bec et ongle. Cela, pour défendre une politique économique différente, pour organiser des relations avec les organisations syndicales avec une méthode innovante, pour nous engager sur des sujets sociétaux. Des domaines dans lesquels, jusqu'alors, nous n'avions osé nous aventurer. Et nous avons été successful."
* Qui a dit : "Notre implication dans toutes les luttes contre les formes les plus variées de discrimination, notre apport essentiel au Grenelle de l'environnement, notre conviction affichée sur le développement durable..."
- La réponse : "Corinne Lepage (eurodéputée et présidente de Cap 21)... non ?", Catherine, 44 ans.
- Dans le contexte : "Notre engagement sociétal est notre marque. C'est la nouveauté la plus éclatante de ce que nous avons fait ces dernières années. C'est quelque chose qui certainement nous a permis d'être mieux entendu, mieux compris par beaucoup de publics qui jusqu'alors nous regardaient avec méfiance ou indifférence. Mais notre implication dans toutes les luttes contre les formes les plus variées de discrimination, notre apport essentiel au Grenelle de l'environnement, notre conviction affichée sur le développement durable, sur le fait que nous-mêmes, chefs d'entreprise, nous sommes les premiers à dire que nous avons nos responsabilités. Bref, tous ces engagements sociétaux ont rendu le Medef plus intégré à tous les processus de réflexions et de décisions pour notre pays.
* Qui a dit : "Quand j'ai été élue il y a cinq ans, il y a une chose que je ne pouvais pas imaginer, c'est à quel point l'éthique allait être au cœur de mon mandat."
- La réponse : "Ça ne peut pas être Nicolas Sarkozy car il a été élu en 2007. Il y avait quoi comme élection il y a cinq ans ? Non, je ne vois pas mais en tout cas, ça doit être une crapule pour dire une chose pareille !", Nathalie, 31 ans.
- Dans le contexte : "Quand j'ai été élue il y a cinq ans, il y a une chose que je ne pouvais pas imaginer, c'est à quel point l'éthique allait être au cœur de mon mandat ; nous avons pris des positions qu'aucun autre patronat n'avait pris avant nous, dans notre pays mais pas seulement. Je pense à ce que nous avons fait et dit en matière de rémunération pour les dirigeants des entreprises cotées."
* Qui a dit : "Nous sommes tous très attachés à la devise de notre république : liberté, égalité, fraternité ; rajoutons compétitivité."
- La réponse : "François Bayrou (président du Modem) parce qu'il est profondément attaché à la France et aux valeurs de la République et qu'il est désolé de voir le pays perdre de sa superbe", Émile, 28 ans.
- Dans le contexte : "Quand nous pensons ensemble, avec les quarante du comité exécutif, aux trois prochaines années, nous pensons tous à une seule chose : notre fil rouge sera la compétitivité de nos entreprises et celle de la France. Nous sommes tous très attachés à la devise de notre république : liberté, égalité, fraternité ; rajoutons compétitivité. Pour se mettre ainsi au service de la compétitivité de nos entreprises, il convient de raisonner à deux niveaux : l'international et le national. L'une des choses que nous a apprise la crise, ce dont nous avons été victime nous les entrepreneurs, c'est que ce sont des décisions qui ont été pris hors de France qui nous ont impactés, qui nous ont affaiblis."
* Qui a dit : "Je préfère un euro à 1,20 qu'un euro qui frôle les 1,50 !"
- La réponse : "La ministre de l'économie Christine Lagarde, consciente que la France doit à tout prix relancer ses exportations si elle veut se maintenir sur la scène internationale", Brigitte, 58 ans.
- Dans le contexte : "Dans les prochaines années, l'engagement du Medef sera un engagement renforcé à l'échelle européenne et internationale. Nous ne devons jamais oublier que l'Europe est sans doute dans notre patrimoine commun l'une des choses les plus précieuses. Sans le grand marché unique européen, nous ne pourrions pas maintenir la compétitivité de nos entreprises. Sans l'euro, nous perdrions de notre force et de notre stabilité. Et je préfère un euro à 1,20 qu'un euro qui frôle les 1,50 !"
* Qui a dit : "C'est comme dans les dessins animés de Tex Avery, quand le personnage est en train de courir et qu'il réalise que le sol s'est dérobé sous ses pieds depuis un certain temps. Et là, c'est la chute."
- La réponse : "Bernard-Henri Lévy (romancier et essayiste) ? Ah non ?", Cécile, 28 ans.
- Dans le contexte : "Si je devais illustrer mon propos par une image, je dirais que c'est comme dans les dessins animés de Tex Avery, quand le personnage est en train de courir et qu'il réalise que le sol s'est dérobé sous ses pieds depuis un certain temps. Et là, c'est la chute. Sur les retraites, nous sommes dans ce scénario. Il est tout juste temps d'agir. Non seulement nous avons été les premiers à le dire mais nous avons également été les premiers à vouloir repousser l'âge légal du départ à la retraite. La première fois que j'ai évoqué cette idée, beaucoup de gens m'ont dit que c'était impossible, que cela n'arriverait jamais dans notre pays. Mais nous en sommes là aujourd'hui."
* Qui a dit : "J'aime les chefs d'entreprise, j'aime l'entreprise."
- La réponse : "Laurence Parisot ! Bon, je triche un peu... Je sais qu'elle est venue cette semaine", Éric, 54 ans.
- Dans le contexte : "Mon engagement au service des entreprises, il est total, par conviction mais aussi par affection. J'aime les chefs d'entreprise, j'aime l'entreprise. Je crois qu'entre l'entreprise et l'intérêt général, il n'y a pas beaucoup de différence et je pense même qu'il n'y en a aucune. Et vous qui êtes engagés au service de l'entreprise, soyez fiers de vous car par votre engagement, vous êtes aussi au service de l'intérêt général."
